samedi 16 mai 2009

DEMANDE D'ANNULATION DES JOUTES ELECTORALES DU 19 AVRIL 2009


Monsieur le Président,
Honorables Sénateurs,

Salutations et respect en la patrie commune, honneur et mérite au nom de la démocratie!
Le pays se meurt, la République est en agonie, la nation est en léthargie, l’Etat en voie de disparition et toutes les valeurs fondamentales qui doivent faire de nous une communauté humaine, socialement juste, économiquement fortes et politiquement souveraine, manifestant la volonté de vivre ensemble s’envolent. Haïti est au bord de l’abîme et le mal répand la terreur. Toutes les souffrances profondes, toutes les douleurs atroces, toutes les plaies saignantes nous appellent tous, citoyennes et citoyens, au devoir, à la solidarité et à la responsabilité. Notre patriotisme et notre nationalisme sont aujourd’hui à l’épreuve. Les prétendues élections du 19 avril 2009 ont prouvé avec éloquence la gravité de la crise qui gangrène la nation, de la famille à la plus haute instance de l’Etat. Il n’y a pas de crise politique, économique et sociale dans notre pays, mais plutôt une crise morale. La majorité a exercé son droit de veto sur le droit de vote en s’exprimant avec grandeur d’âme par une large abstention. L’élection la plus pauvre en taux de participation depuis 1986. Quelques soient les issues de ces élections le pays s’enfoncera dans une nouvelle crise, mais nous pensons que leur annulation fera moins de mal que toute autre décision.

La non validation des pouvoirs des privilégiés du 19 avril est la mesure la moins pénible, mais elle ne doit pas être une sanction ni une revanche contre la puissance gouvernementale et l’appareil électoral, malgré leur gaucherie et leur manque de savoir faire, mais plutôt l’occasion opportune de nous arrêter et de nous questionner, de remettre en question aussi la méthodologie de l’amendement de la constitution , retour ou création de la force de sécurité nationale, la double nationalité ou l’intégration des haïtiens jouissant d’une nationalité étrangère dans la vie politique et économique du pays. Haïti a trop de défis à relever. Les séquelles d’une nouvelle crise greffée sur celles déjà existantes seront trop pénibles et trop lourdes. Des sénateurs sans légitimité pourquoi?

Mieux vaut nous arrêter pour la concertation, pour le dialogue, pour la confession et la réconciliation nationale, pour penser un nouvel Etat. Le président de la république a besoin d’une voix pour une leçon de sagesse, et celle-ci n’est autre que le Sénat en vertu des lettres de noblesse accréditées par l’histoire depuis la Rome antique. Pour sauver la nation, le grand corps a l’obligation de conseiller au président d’entrer en dialogue immédiat, car il y a péril en la demeure, de manière visible et acceptable, avec les autres branches de l’Etat et le reste de la nation.

Honorables sénateurs de la république, unissez vous à toutes les citoyennes, à tous les citoyens de la République en jouissant pleinement de votre légitimité et des droits prescrits par la constitution, pour dire non à l’arbitraire, à l’injustice, au désordre, au triomphe du vice sur la vertu. Dans l’union qui fait la force nous vous réitérons nos plus hautes civilités et nos considérations les meilleures.

Comité de Citoyens Bas Artibonite
Pour le comité:
Jean-Marc Elysée
Jasmine Pierre