jeudi 4 février 2010

AIDONS LES MIRACULÉS DU SÉISME A GARDER LEUR ESTIME

Un tremblement de terre des plus dévastateurs leur est tombé dessus. C’est soudain l’enfer en Haïti. Les survivants sont complètement sonnés, effarés réalisant à peine ce qui leur arrivait. Et maintenant ils n’ont plus le temps de penser car la désolation ambiante est immense, la réalité dépasse l’entendement. Des milliers de cadavres jonchent les rues ; plusieurs centaines de milliers sont ensevelis sous des amas de décombres.

De partout pleuvent les pourquoi sans réponse. Ne pouvant accuser Dieu d’une
énormité si macabre, vers lui ils se tournent malgré tout l’implorant de les protéger contre les nombreuses répliques et les effets désastreux du séisme qui à coup sûr s’en suivront. Que leur reste-t-il à faire eux survivants reconnaissants sinon remercier Dieu de les avoir épargnés?

Les jours passent et avec eux l’espoir de retrouver des survivants. Ils ne parlent même plus d’enterrer leur mort sachant que le processus d’identification de cadavres en putréfactions n’existe pas chez eux. Leur gouvernement leur parle à peine, n’essayant même pas de les consoler ou de les donner un peu d’espoir pour les aider à se relever. Peuple peu exigeant pourtant qui demande très peu pour recommencer à sourire et à rêver à nouveau d’un jour meilleur malgré le désespoir évident.

L’aide humanitaire est là entassée à l’aéroport de Port-au-Prince. Le monde a certainement répondu positivement et généreusement au SOS haïtien. Ils sont arrivés dans un temps record sur les lieux du drame bien équipés et prêts à sauver notre peuple en détresse. Mais surprise, surprise! Qui s’occupe de l’accueil et de la coordination de cette aide massive? Tout le monde cherche comme une aiguille dans une botte de foins,les équipes logistiques de l’état haïtien, ceux qui devraient coordonner le stockage et la distribution des médicaments, de la nourriture, des tentes, des couvertures et autres objets indispensables à la survie des rescapés.

Entre-temps, les miraculés étourdis n’ont accès à rien. Ils sont des centaines de milliers à dormir à la belle étoile sur les places publiques et dans les rues priant Dieu de les préserver de ces fameuses pluies torrentielles propres à Haïti. Quand rarement un camion arrive pour la distribution d’aide, on réprimande au gaz lacrymogène ceux qui se bousculent pour attraper de quoi bouffer ou une bouteille d’eau pour étancher leur soif.Ils sont traités comme des bêtes par ceux-là même qui devaient panser leurs plaies et les aider à se redresser. Ces cyniques qui malgré leur connaissance des effets nocifs de ce gaz sur ces malheureux sans abris déambulant sous cette chaleur moite, n’hésitent pas à compliquer davantage la vie de ces pauvres gens comme si la nature ne l’a suffisamment pas fait. Certains militaires étrangers de bonne foi les regardent faire impuissants se demandant comment les policiers haïtiens et la marine américaine peuvent-ils se montrer si brutaux malgré ces circonstances extraordinaires.

Certains conseillent aux civils de se plaindre aux autorités, à la presse … à cause des effets toxiques bien connus de ce gaz : problèmes respiratoires, nausées, vomissements, irritation des voies lacrymales et des yeux, spasmes, douleurs thoraciques, dermatites et allergies sans oublier les effets à long terme tels que nécrose des tissus dans les voies respiratoires, des tissus dans l’appareil digestif, des œdèmes pulmonaires des hémorragies internes et le risque pour les femmes enceintes d’avoir des enfants avec des malformations…

Quelques uns des membres de Projet 2000 International, du Comité Fanmi Lavalas des Haïtiens d’Outre-mer(CFLHO) et de L’église de Dieu Soldats du Christ rendus sur place pour apporter de l’aide aux survivants du tremblement de terre ont assisté impuissants à ces scénarios cyniques d’arrosage au gaz lacrymogène. Ils furent abordés par des militaires étrangers de nationalités haïtiennes qui y assistaient aussi impuissants et révoltés qu’eux. Ces derniers leur ont suggéré de dénoncer ces abus à cause des effets dangereux du gaz qui s’intensifient avec la chaleur et du fait que ces malheureux n’ont même pas d’eau pour traiter leurs yeux et leur peau après s’être fait arroser. Ces sinistrés sont déjà des victimes qui vivent un trauma inhumain. Ils ont tout perdu : parents, enfants, famille et amis. Ils n’ont plus rien, sont nus, et n’ont pour toit que le ciel. Ils ont faim et soif. Ils suent comme s’ils étaient au mois de juillet ce qui intensifie la douleur causée par le gaz. Ils sont traumatisés par les répliques qui ne finissent pas. Ils circulent dans la puanteur de leurs morts à la recherche d’un peu d’eau et de nourriture. Ils vivent à la merci des intempéries, du soleil, du froid, des moustiques et des mouches qui bientôt contribueront à propager toutes sortes de maladies. Les voleurs et les loups-garous ne les ménagent pas. Leurs filles se font violer…Ils ne méritent pas de se faire maltraiter surtout par ceux-là qui devaient les servir et les protéger

La nature humaine a ses limites. La fatigue physique et psychologique de nos enfants est évidente même quand on les voit lutter désespérément contre cette déshumanisation collective dont ils sont l’objet. Aidons-les à garder leur estime ; dénonçons les actes injustes de la police haïtienne et des militaires américains contre notre peuple meurtri !


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