mercredi 28 janvier 2009

Lettre ouverte aux Dirigeants de Fanmi Lavalas

Au Dr. Maryse Narcisse, Porte-parole du Président
Jean-Bertrand Aristide auprès de l'Organisation Fanmi Lavalas
Aux dirigeants de l'Organisation Fanmi Lavalas en l'absence du Représentant National



Dr, mesdames, messieurs,

Nous, les membres du Comité des Haïtiens d'Outre-mer, membres de l'Organisation Politique Fanmi Lavalas soussignés, vous écrivons pour vous transmettre le message du Président Jean Bertrand Aristide, vous faire part de sa profonde préoccupation concernant les prochaines élections législatives 2009 et sur les prétendues controverses qui semblent exister au sein de l'Organisation Politique Fanmi Lavalas eut égard au choix des candidats qui auront à représenter l'Organisation pour les départements de l'Ouest, du Nord, de la Grande-Anse et des Nippes.

Suite à une conférence privée qui a lieu récemment, entre quelques-uns des membres du Comité des Haïtiens d'Outre-mer et le président Aristide, nous sommes chargés de faire part aux protagonistes de la situation délicate qui se profile actuellement au sein de l'Organisation, des inquiétudes du Représentant National au sujet des impacts qu'une soi-disant discorde interne peut avoir sur les démarches en cours pour le retour assuré du président et de sa famille en Haïti, notre fiabilité en tant que leader du peuple et organisation populaire auxquels s'ajoute le danger de voir l'opposition en profiter à notre détriment.

Le Président Jean-Bertrand Aristide exige de ceux qui sont à l'initiative des différends au sein de l'Organisation Fanmi Lavalas qu'ils comprennent exactement la mesure du danger que nous courons en ce moment, et qu'ils s'engagent à se reconstituer en une structure unique capable de gérer la crise actuelle, sa complexité sociale, humaine, financière, économique et surtout politique. Il exige une concertation immédiate entre les différents auteurs et un consensus pour résoudre ce malentendu dans les plus brefs délais. Le temps est à l'unité dans la fraternité a-t-il dit et il est impératif que nous prenons des mesures urgentes pour que cette regrettable situation ne perdure.

Le président Jean-Bertrand Aristide ainsi que nous, membres du Comité des Haïtiens d'Outre-mer, en accord avec un groupe de citoyens de base adhérents au mouvement Fanmi Lavalas vous rappellent que « ce qui semble nous diviser est moindre que ce qui nous unit ». Nous sommes une famille unie avec des objectifs communs dont les points primordiaux sont, l'accompagnement des démunis et le retour de tous les exilés politiques et du président Aristide.

Or, si vous aviez déjà réussi dans un premier temps et grâce à une entente tacite entre vous, dirigeants de Fanmi Lavalas en l'absence du Représentant National à décider de la nomination des différents candidats pour les différents départements, n'est-il pas évident, considérant les règlements internes du mouvement que l'heure est à l'unité et non aux luttes internes, à la fraternité et non à la discorde? Le président a ainsi parlé et nous citons: " A ceux qui font la sourde oreille et qui persistent à faire fi de mes points de vue sur l'image impeccable que le peuple haïtien et moi attendions de vous, prenez garde à ceux qui prétendent être des nôtres mais qui au fait, travaillent contre nous, le peuple haïtien comprend votre jeu!"

Gardons présent a l'esprit cette recommandation tirée dans l'article 6 de la charte de Fanmi Lavalas: « Nap batay pou tout moun ki vle lite pou pi pòv yo avanse nan sosyete a epi kwè nan eksperyans 16 desanm 1990 la; tout pitit peyi a, gason kou fanm, jenn moun tankou granmoun, rich kou pòv ki ap goumen pou gen nan Peyi a yon Leta ki chita sou lalwa; tout Ayisyen ki ap viv nan dizyèm depatman an epi ki deside mete ansanm avèk nou poun kontinye travay pou delivrans ak devlòpman Ayiti cheri nou an ».

Nous, du Comité avons envie de dire, maintenant, ça suffit! Un peu de raison suprême! Un peu de hauteur de vue! Où allons-nous? Voulez-vous recréer les conditions de l'échec assuré? Apprenons de nos erreurs passées! Restons solidaire au peuple et attaché à nos principes fondamentaux ! Car c'est le seul moyen pour nous de gagner le grand combat de l'espoir pour un peuple qui cherche désespérément à regagner sa dignité.

Nous avions su à maintes reprises partager nos expériences, faire fi de nos différences, et nous engager, tous, dans la bataille pour la restauration de la démocratie, de la paix et de l'unité. Cet engagement collectif nous a permis de triompher. Réglons en privé nos différends, ( Lè youn nan nou gen lafyèv, Kò fanmi an cho ) et gérons nos différences pour mieux combattre les antagonistes du mouvement Lavalas. Gardons présent à l'esprit notre devise: « l'Union fait la Force ». Car c'est dans l'unité que les héros de l'indépendance nous aient rendu notre liberté, que nous ayons réussi le 7 février 1986, 1991 et renouvelé la même expérience le 7 février 2001.

Nous avons gagné parce que nous avions méticuleusement pris en compte le texte de notre hymne national et ce qu'il contient. Nous avons gagné parce que le peuple que nous constituons ensemble s'est associé pour effectuer un travail souterrain, un travail en profondeur, un travail solidaire d'information et de formation. N'oublions pas que Fanmi Lavalas est le reflet de ce que le peuple uni peut produire en coalisant ses efforts et gardons tous ensemble les yeux fixés sur le prix.

Dans quelques mois vont se dérouler les élections, nous n'avons pas de temps à perdre. Unissons-nous pourcombattre les forces du mal qui sont payées pour nous détruire. Ces forces qui disent défendre la cause du peuple mais qui en réalité ne pensent qu'à leurs intérêts personnels et mesquins, nous devons les neutraliser pour que nos frères n'aient plus à payer de leur vie, le prix de leur liberté, de leur indépendance mentale, politique et économique. Nous empruntons ces mots de Churchill pour vous dire que: "Jamais, dans l'histoire de notre mouvement, le sort de tant de gens n'a reposé sur la volonté commune d'un si petit nombre d'entre eux!"

Cette lettre ne se substitue pas à notre responsabilité, mais voudrait la promouvoir. Son but n'est donc pas de vous apprendre quoi que ce soit, mais plutôt de susciter une discussion entre vous. Rassemblons-nous autour d'une même table dans l'unité et la démocratie pour garantir le retour au pays de notre leader et de sa famille, pour regagner notre place dans la politique haïtienne afin de mieux accompagner le peuple dans sa lutte pour la démocratie, pour une société juste, économiquement libre et équitable. Nous faisons appel à votre raison, Dr. Narcisse, messieurs, mesdames les responsables de la Fondation Aristide et dirigeants des diverses "Ti Fanmis" de l'Organisation Politique pour mesurer la responsabilité qui est la vôtre : Unis dans un même combat contre le seul véritable ennemi commun, nous pouvons réussir, comme en 1986, 1990, 1994 et en 2001. Éparpillés, nous n'obtiendrons rien. Vous le savez aussi bien que nous!

Le passé récent dont nombre d'entre nous sont victimes doit nous servir, à tous, de leçon. Il doit vous guider dans la décision que vous allez prendre pour neutraliser les antagonistes du mouvement populaire. Dr. Jean Bertrand Aristide dixit : Yon lavalasyen se yon patriyòt. Yon bon lavalasyen se yon bon patriyòt. Lavalas se linyon fè lafòs.

Prononçons ensemble ce serment:
"A l'ombre de mon drapeau, Je m'engage à: Respecter la Charte, les Statuts, les Règlements et le Code d'Ethique de l'Organisation Politique Fanmi Lavalas; être loyal et fidèle envers ma Patrie et mon Organisation. A l'ombre de mon drapeau, je m'engage à promouvoir la paix, ( lapè nan tèt, lapè nan vant ) et guidés par cet esprit de paix, je m'engage à travailler dans la dignité pour une Haïti socialement juste, économiquement libre et politiquement indépendante".

Tout en vous saluant fraternellement nous vous réitérons le message constant et inchangé de notre leader son Excellence Dr. Jean Bertrand Aristide: Fanmi Lavalas Dwe Toujou Loreya,

"Yon Sèl Nou Fèb, Ansanm Nou Fò, Ansanm, Ansanm Nou Se Lavalas".

Pour le Comité:

Francelet Philéus

Jerry Jean-Louis

Jean Rony André Monestime

Garry Cervius

Claudine Janvier

Yves Bonnet

Youseline Augustin Bell

Jacob François