jeudi 5 août 2010

QUELLE CRUAUTÉ ! QUELLE HYPOCRISIE !

Elle s’appelait Kennedy Rose (…)
Rose, Rose, dis moi la cause
Il a du se passer quelque chose
Patricia Kaas

Après avoir été kidnappé en 1989 par l’armée américaine, dans son pays même,le Panama, le président Noriega fut déporté et emprisonné aux États-Unis pendant 20 ans. Cette semaine, les américains ont fait une passe courte à la France pour qu’il soit puni aussi par les Gaulois aux yeux bleus. A Paris, il a écopé 7 ans de prison avec possibilité de mise en liberté conditionnelle au bout d’un an. Cependant, il n’est pas le premier à être victime de la justice punitive des dits civilisés.
« Les empires n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». Ces mots traduisent une réalité politique, stratégique et militaire qui a toujours marqué le mode opérationnel des empires. De la pax Romana, en passant par la Britannica pour arriver à l’Americana, la cruauté et l’hypocrisie sont toujours les motrices d’action pour défendre les intérêts interétatiques ou intra-étatiques.

Pas de respect pour leurs propres chefs.

Le 22 novembre 1963, à Dallas, la capitale de l’état de Texas, John F. Kennedy, le 35eme président des Etats-Unis fut assassiné. La fameuse « commission Warren », créée pour enquêter sur l’exécution publique du chef d’état, est parvenue après dix mois, à ce que tout le monde savait déjà, Lee Oswald fut l’unique homme à avoir tué le président. Entretemps, on imposa à l’opinion publique américaine et mondiale un interdît de 75 ans afin de pouvoir consulter les documents relatifs à l’enquête. Kennedy voulait mettre fin à la guerre du Vietnam en réduisant l’influence de la CIA, se rapprocher de l’Union Soviétique après la crise des missiles, promouvoir le dialogue des peuples. Il symbolisait le changement, limité certes, mais révolutionnaire pour un dirigeant impérial. Il était devenu gênant pour le système.

Cet acte crapuleux contre un chef d’état en exercice marque un tournant spectaculaire dans la vie politique américaine et mondiale, ouvrant sur ce que Dwight Eisenhower, ancien président des États-Unis, avait mis en garde contre, soit le danger du complexe militaro-industriel. Il était déjà trop tard, parce que le nouvel ordre était déjà en action et faisait sa première grande victime. Depuis, il n’y a plus de limites, les « black OPS » sont autorisées à défendre les intérêts des riches à l’intérieur des états qui les ont créées, originalement aux fins de le protéger. L’état est sacrifié au profit d’un petit groupe de nantis. Les mêmes pratiques qui faisaient rage dans le tiers-monde, notamment en Iran contre Mossadegh, à Cuba contre Fidel Castro, Indonésie contre Diem, Guatemala contre Jacobo Abenz, Chili contre Salvador Allende, Saint-Domingue contre Juan Bosch, Irak contre Saddam Hussein, plus près de nous Haïti, contre Jean B. Aristide. Les pays occidentaux eux-mêmes ne sont pas à l’abri en cas d’actes politiques en faveur de leurs propres peuples, mais contradictoires aux grands intérêts, aujourd’hui, du grand capital financier international.

Kennedy fut le premier d’une longue série. Les bellicistes « warmongers » croient s’il n’y a pas de guerre, il n’y a pas d’argent. La guerre est le principe de base de toutes sociétés avancées, elle est la logique des riches qui se vantent d’avoir sauvé l’Amérique contre une virtuelle récession avec la prise en main du système par le complexe militaro-industriel. Au nom de ce principe, ils ont fait disparaitre plus d’une génération de latino-américains. L’Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay…tous ces pays ont payé une dette lourde en termes de vies humaines avec dans l’intérêt de la pratique dite de « sécurité nationale » ou caudillisme. Si aux Etats-Unis, ils se servent de la mafia et autres groupes hétéroclites, à l’étranger ils hissent au pouvoir leurs hommes de main entièrement dévoués à leurs causes. Je peux citer, Augusto Pinochet au Chili, Rafael Videla en Argentine, Manuel Antonio Noriega du Panama, Saddam Hussein d’Irak…

Fabrication de monstres humains

Saddam Hussein, arrivé au pouvoir en 1968, avec le parti BAAS allait s’imposer comme homme fort pendant des décennies en exécutant bestialement des milliers de communistes sur la demande express des maitres de la centrale intelligence américaine. D’après Ali Saleh Sa’di, secrétaire général du parti BAAS de l’époque du coup « nous sommes arrivés au pouvoir par l’intermédiaire de la CIA ». Il confirme ce que beaucoup pensent depuis longtemps. Le département d’état américain, écœuré par le revirement du premier ministre Irakien, Abdl al-Karim Qasim, vers les Russes et son retrait du pacte anti soviétique, avait signé son arrêt de mort. L’ordre de le liquider fut donné, Saddam Hussein, très jeune, à peine dans ses vingtaines, fut chargé de commettre l’acte. Ainsi est connu le recrutement de l’homme qui allait devenir le cauchemar de l’Amérique.

Après le terrible attentat du 11 septembre 2001, les néoconservateurs en quête de guerre pour repousser le spectre de la récession, allait s’enliser dans la plus grande usure que l’humanité ait jamais connue. Sous des vocables humanitaires et démocratiques, ils envahissent l’Irak. Des citoyens peu habitués aux manœuvres déloyales de l’occident, se laissèrent berner par le caractère dictatorial du régime de Saddam pour appuyer l’invasion. 7 ans après, la raison mercantile de la guerre apparut au grand jour lorsque le gouvernement débuta par un décret autorisant la liquidation du patrimoine national Irakien en entamant la privatisation à outrance. L’objectif de la guerre devenait finalement clair pour les esprits moins avertis. Les multinationales affluèrent pour récolter les dividendes de l’invasion et occupation de l’Irak.

Dans les années 60, c’était le temps du complexe militaro-industriel, 50 ans après, quoique toujours présent à travers Black WATER and HALLIBURTON, la prépondérance est accordée aux multinationales. Donc, Saddam, le produit de l’agence intelligence américaine, devenu bête noire devait être éliminé. La cruauté des anciens maitres de Saddam est implacable, ils veulent sa peau et ils l’eurent un beau matin de 13 décembre 2003. D’après Alfred Mendez, dans son livre « Blood for oïl », 5000 communistes ont été liquidés sous les ordres directs de Saddam Hussein durant son passage à la tête de l’intelligence du parti BAAS, sur la recommandation et applaudissements des agents de la CIA. Quoiqu’il fût un pion dans les mains des bellicistes « warmongers » de Washington pendant longtemps, en assassinant et faisant disparaitre nombre de gens à leur demande, cela n’empêche pas qu’au jour du tourment, contre toute morale, Saddam fut liquidé comme un chien le 30 décembre 2006, après tous les services rendus à l’empire.

La domination en solo n’a rien modifié

Apres la guerre-froide ou la fin du communisme, en termes de représentativité d’états, les naïfs rêvaient de nouvelles perspectives opposées à la logique terrifiante de l’après deuxième guerre mondiale. Avec l’affaiblissement des régimes se réclamant du marxisme-léninisme, l’intérêt national des états victorieux devraient logiquement subir des transformations profondes puisque le danger imminent avait été écarté. C’était mal comprendre la logique existentielle d’un empire, dont la survie est alimentée par une logique autoritariste consistant à faire courber les autres, plus faibles ou belligérants. La paix est en totale contradiction avec l’existence de tout empire. Il faut des conflits militaires, quand il n’y en a pas, il faut les inventer.

L’occident-chrétien est devenu plus féroce militairement et scandaleusement plus riche, financièrement parlant, tandis que les pays pauvres s’enlisent dans la pauvreté et conflits martiaux. Ils continuent leurs « chevauchées sauvages » en incitant les habitants de la terre aux armes, donc leurs intérêts nationaux de jadis restent les mêmes. C'est-à-dire :
1. Suprématie militaire reste et demeure la priorité numéro 1 de tout empire ou prétendant à devenir un empire.
2. Profiter de la globalisation pour diffuser toutes sortes de ragots culturels et racistes aux peuples de la périphérie à travers les trop puissantes médias.
3. Combattre les régimes jugés trop forts ou indépendants. Il faut assujettir les peuples du tiers-monde à avaler toutes sortes de pilules contradictoires à leurs intérêts de peuple.
4. Libre-échangisme, comme model économique néocolonial est essentiel celles qu’a connues toute l’Europe jusqu'à la moitié du 20e siècle.
5. L’importance de préserver un climat de détente entre les états cupides de l’occident est fondamental. Ils ne veulent plus d’autres guerres fratricides, celles qu’a connues toute l’Europe jusqu’au milieu du 20e siècle.
6. Maintenir un climat de coopération avec les états en possession du nucléaire, ne faisant pas encore partie de la ligue des grands, tels que : Russie, Inde, Pakistan et Chine.

L’engagement citoyen, notre seul salut

Ces observations constituent l’essentiel de l’intérêt national de l’occident de l’après guerre-froide. Donc, pas de place pour l’harmonie entre les peuples, l’autodétermination des peuples, fin à la course aux armements. Rien n’a changé, les assassinats politiques vont se poursuivre, le mensonge restera l’arme persuasive avant les incursions militaires etc.

L’autre monde que nous rêvons tous est loin de naitre. Pour y arriver if faut un engagement citoyen réunissant les artisans de ce nouveau monde à travers la planète. On continuera à assassiner quotidiennement les Kennedy (John and Bobby), on recrutera de nouveaux Saddam et Noriega pour s’en débarrasser après comme des chiens, on créera encore de nouveaux monstres pour indéfiniment réprimer sauvagement les peuples. La redéfinition des systèmes politiques, économiques et culturels dépend de tous les citoyens du monde conscients de la terreur que les riches imposent aux affaiblis.

JOËL LÉON


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