samedi 19 décembre 2009

16 DÉCEMBRE 1990-16 DÉCEMBRE 2009 : 19 ANS APRÈS, OÙ EN SOMMES NOUS ?


16 décembre 1990 fut dans une large mesure une grande surprise historique, pas en tant qu’évènement spontané, fruit d’un quelconque hasard, mais en tant qu’aboutissement de longues et difficiles luttes contre des forces conservatrices d’exclusion internes et externes.

Dans une large mesure, 16 décembre 1990, célèbre une grande victoire politique de la majorité nationale, qui pour la première fois de son histoire de peuple et après 186 ans d’indépendance, s’est rendue aux urnes pour élire librement et démocratiquement des citoyens qu’elle estime dignes et aptes à conduire sa destinée dans la difficile et terrible histoire d’Haïti. Cette grande percée politique des masses paysannes et populaires vers les cimes du pouvoir politique, a valu malheureusement, l’explosion de la colère, de la haine, de la violence des nantis et des dominateurs.

Sept mois après que les élus, principalement le président Aristide, démocratiquement élu, eurent prêté le serment constitutionnel, les forces de la terreur et de l’exploitation ont déclenché un violent coup d’Etat, les 29 et 30 septembre 1991.

Tout le processus démocratique se trouvait dilué dans le mensonge, la haine, la violence, le sang, l’exil, la prison et la mort de milliers d’Haïtiens, qui ont cru jusqu’au bout en un lendemain meilleur pour Haïti. L’histoire de ce coup d’Etat est tragique, elle a permis de comprendre que la construction d’une vie digne pour les damnés de la terre d’Haïti, que sont les exclus, est une terrible entreprise qui recèle la mort, d’autres coups d’Etat, le bannissement et l’occupation du pays par des forces impérialistes. Aujourd’hui, malgré la trahison, le mensonge, l’exclusion, la corruption pour parvenir à détruire les idéaux du 16 décembre 1990, qui ne sont autres que justice, transparence, participation, la flamme démocratique demeure vivante et vivace.

Dans la présente conjoncture d’exclusion électorale de la majorité, incarnée par Fanmi Lavalas, sur fond d’une occupation militaire franco-canado-étasunienne, la mémoire doit être sauvegardée, les Lavalassiens se mobilisent contre l’exclusion, le bannissement et l’occupation du pays. A ce propos, le Dr. Maryse Narcisse lance un vibrant appel à travers le pays pour une mobilisation à l’occasion du 19ième anniversaire du 16 décembre 1990. « C’est le 16 décembre 1990 que la majorité a joui pour la première fois de son droit de vote et c’est le 16 décembre 1990 qui a charrié les revendications de la majorité du peuple haïtien, dont les droits à la santé, à l’éducation, au travail et celui de vivre dans la dignité » a déclaré le Dr. Maryse Narcisse, Coordonnatrice du Comité exécutif de Fanmi Lavalas, mandataire du représentant nationale, Dr. Jean Bertrand Aristide.. Appelant à la conscience de tous les Lavalassiens et de tous les patriotes, dans cette épouvantable quotidienneté haïtienne, la mandataire a invité à une grande manifestation pacifique, le mercredi 16 décembre 2009, qui partira de Notre-Dame du Perpétuel Secours, au Bel-Air, pour exiger des autorités du pays et principalement du président Préval le retour physique au pays, du président Aristide, et pour dénoncer les forces d’occupation, dans l’organisation d’élections-sélectionsAu cours de cette manifestation, les Lavalassiens exigeront la fin de l’occupation d’Haïti et le départ de la Minustah. Dans le même temps et le même mouvement, la marche pacifique exigera le départ du Conseil électoral d’exclusion Préval/Dorsinvil. Dans son appel à la mobilisation, Maryse Narcisse, s’est adressée pour la raffermir à la conscience des Lavalassiens « On ne peut pas acheter votre conscience et votre conviction », a-t-elle conclu.
Que peuvent attendre les Lavalassiens en particulier et le peuple haïtien en général d’une politique concoctée par les minorités d’ici et d’ailleurs, politique défendant leurs intérêts spécifiques, dans une totale exclusion de la majorité nationale ? Des illusions, des mensonges et rien d’autre. Si ce gouvernement n’arrive même pas à protéger la vie de ceux qui possèdent la richesse dans ce pays, comme l’a si bien illustré la fulgurante montée de l’insécurité qui fauche la vie de possédants, à plus forte raison, il ne peut rien faire pour ceux qui n’ont rien. Le président Préval a été très clair, quand il a affirmé au peuple expliquant ses déboires économiques. « Si vous aviez voulu de quelqu’un capable d’accomplir des miracles, ce n’est pas moi que vous devriez choisir ».Son Premier ministre, Jacques E. Alexis, a ajouté pour soutenir son patron de président : « Nou pa kab fè san sot nan wòch ». Alors rien de bon, de salvateur, ne peut sortir de l’œuvre de dirigeants inféodés aux colonisateurs. Tout le monde a vu et compris comment les deniers de l’Etat sont dilapidés dans de prétendues commissions et élections-sélections, visant à renforcer le l’exclusion des masses populaires dans leur misère généralisée.

Pour toutes ces raisons, l’espoir des masses populaires réside dans leur mobilisation, dans leur unité et dans leurs luttes. Tous ceux qui se laissent aller, par opportunisme, à accepter des élections-sélections des mains de pouvoirs d’exclusion, creusent leur propre tombe. Les Lavalassiens ne doivent pas avoir peur de l’opposition. Il a fallu 186 ans, l’an 186ième de l’indépendance, pour que les premières élections libres, honnêtes et démocratiques aient lieu en Haïti. Aujourd’hui la perte de la souveraineté nationale nous jette pieds et poings liés dans les fers de pouvoirs dont l’ambition consiste à piller toutes les ressources mondiales, par des coups d’Etat, des guerres de conquête et des occupations. Rien ne peut valoir au peuple haïtien sa liberté et sa vie en dehors de sa propre autodétermination et de sa volonté de combattre !

16 décembre 1990, les masses lavalassiennes et le peuple en général, doivent sauvegarder la mémoire dans la continuité de la lutte pour l’autonomie véritable d’Haïti. Tout comme avant 1804, seuls les esclaves luttaient pour une véritable révolution sociale, économique et politique, aujourd’hui, seules les masses populaires victimes d’exclusion sociale et d’exploitation brutale, ont intérêt dans une lutte pour la désoccupation du pays, la construction d’une véritable démocratie et l’autodétermination. Autrement dit, c’est la souffrance, l’exclusion, le chômage, la migration sauvage, la violence et la mort qui structureront leur horizon !

A la lumière du 16 décembre 1990, construisons un mouvement social et politique apte à éveiller la conscience des exclus pour la régénérescence d’une Haïti digne, fière et maîtresse d’elle-même.





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