lundi 20 septembre 2010
LES ÉLECTIONS HAïTIENNES : INJUSTES ET ANTIDÉMOCRATIQUES
http://www.miamiherald.com/2010/09/08/1813042/unfair-and-undemocratic.html#ixzz0z3migpZV
Imaginez un instant que la Commission Fédérale pour les Elections Américaines décide d’écarter les partis démocrate et républicain de l’élection présidentielle de 2012 et déclare que seuls les candidats des petits partis peuvent y participer. Il est certain que personne ne considérerait telle décision juste et le peuple américain se lèverait en masse pour protester et déclarer pareille élection inconstitutionnelle et antidémocratique. Pourtant, les élections présidentielle et parlementaire du 28 novembre prochain en Haïti sont exactement cela : injustes, inconstitutionnelles et antidémocratiques.
Le Conseil électoral provisoire haïtien, lui-même inconstitutionnel de par sa composition, refuse de donner au parti majoritaire du pays à savoir Fanmi Lavalas le droit de participer aux élections. Treize autres partis politiques légitimes sont également exclus des prochaines élections parlementaires.
La dernière fois que l’Organisation Fanmi Lavalas, dirigée par l'ancien président Jean Bertrand Aristide, fut autorisée à participer à une élection démocratique elle l’a remportée par une majorité écrasante. En mai 2000, lors du premier mandat du président René Préval, Fanmi Lavalas a remporté pratiquement tous les sièges de la Chambre basse et des collectivités territoriales. Elle a aussi gagné la plupart des sièges du Sénat et de la présidence. Depuis le kidnapping/coup d’état de février 2004,Fanmi Lavalas se voit interdire de participer à la vie politique haïtienne.
L'actuel Conseil Electoral Provisoire, trié sur le volet par le président
Préval, a fabriqué une nouvelle exigence d'admissibilité pour disqualifier Fanmi Lavalas de l'élection présidentielle. Cette nouvelle règle exige que
la tête de chaque parti enregistre en personne ses candidats à la présidentielle.
Cependant, le président Jean-Bertrand Aristide, est exilé en Afrique du Sud où un accord tacite entre plusieurs gouvernements l’oblige à y rester. Alors que les grandes puissances maintiennent officiellement un code du silence concernant Aristide et son droit de retourner dans son propre pays, officieusement pourtant elles travaillent fébrilement, avec la complicité du gouvernement sud-africain, afin de s'assurer qu’Aristide demeure indéfiniment en Afrique du Sud. En même temps, le gouvernement d'Haïti refuse de renouveler le passeport d’Aristide pour lui permettre de retourner en Haïti afin d’enregistrer son parti aux prochaines élections.
Evidemment, ces manœuvres politiques n’échappent pas au peuple haïtien. Alors que les principaux médias américains ne parlent que de la fiabilité du candidat à la présidence Wyclef Jean ou de ce que Sean Penn pense de la candidature de ce dernier, le peuple haïtien refuse de se laisser ridiculiser. En effet, il sait bien que la prochaine élection présidentielle qu’on essaie de lui imposer n'a rien de démocratique. Comme il l’a fait en 2005, la grande majorité du peuple haïtien soutiendra seulement le candidat à la présidentielle capable de garantir le retour d’Aristide et l’intégration de Fanmi Lavalas du système électoral haïtien.
Avec l’exclusion de Fanmi Lavalas de la course électorale,le taux de participation aux urnes sera extrêmement faible, et point besoin d’être savant pour prévoir la réaction des autorités internationales. Elles diront certainement qu’ « on ne pouvait espérer mieux compte tenu des effets désastreux du tremblement de terre ». Le résultat de cette élection bidon aura des conséquences désastreuses de longue durée pour Haïti et la communauté internationale. Il compromettra l'objectif déclaré des États-Unis et de ses alliés à achever une certaine stabilité en Haïti, et sapera la légitimité et la viabilité d'un gouvernement central haïtien qui n'est pas élu par, mais choisi pour le peuple.
Dans un rapport de la commission sénatoriale des relations étrangères, le sénateur républicain Richard Lugar, de l’état d’Indiana, demande au Président Préval de restructurer le Conseil électoral provisoire et d’assurer la participation des partis de l’opposition y compris Fanmi Lavalas. Lugar a fait valoir que les élections de novembre manquera de crédibilité sinon. Lugar a également signalé que ``L'absence de successeurs élus démocratiquement plongera Haïti dans un chaos certain.''
Des élections honnêtes et inclusives - qui embrassent la participation de Fanmi
Lavalas et de tous les partis politiques légitimes et le respect du droit de tous les exilés politiques de retourner chez eux, y compris Aristide - sont essentielles pour l'établissement d'un gouvernement haïtien légitime, capable de gérer efficacement la reconstruction d’Haïti. Consentir à des élections inéquitables, basées sur l’exclusion pourrait sembler opportun, dans le court terme, mais dans le moyen et long terme accepter des élections truquées garantira d’éventuelles révoltes civiles et des controverses politiques. Pareille conjoncture mettra en péril les investissements de la communauté internationale en Haïti, tout en laissant le pays vulnérable aux prochaines catastrophes naturelle, économique et politique.
Pour nous américains qui croyons dans l’expansion de la démocratie à travers le monde, il est difficile de comprendre le code du silence des États-Unis et des nations qui soutiennent la privation des droits civiques du peuple haïtien par l'élimination du parti majoritaire des prochaines élections.
Ira J. Kurzban a été l'avocat général aux États-Unis pour la République d'Haïti pendant 13 ans sous la présidence d’Aristide et la première administration de Préval.
"Yon sèl nou fèb, ansanm nou fò, ansanm, ansanm nou se Lavalas"
CFLHO
P.O.BOX 2252
Fort Pierce, Florida 34954
info@fanmilavalas.net
http://www.fanmilavalas.net/
312-735-6297
Imaginez un instant que la Commission Fédérale pour les Elections Américaines décide d’écarter les partis démocrate et républicain de l’élection présidentielle de 2012 et déclare que seuls les candidats des petits partis peuvent y participer. Il est certain que personne ne considérerait telle décision juste et le peuple américain se lèverait en masse pour protester et déclarer pareille élection inconstitutionnelle et antidémocratique. Pourtant, les élections présidentielle et parlementaire du 28 novembre prochain en Haïti sont exactement cela : injustes, inconstitutionnelles et antidémocratiques.
Le Conseil électoral provisoire haïtien, lui-même inconstitutionnel de par sa composition, refuse de donner au parti majoritaire du pays à savoir Fanmi Lavalas le droit de participer aux élections. Treize autres partis politiques légitimes sont également exclus des prochaines élections parlementaires.
La dernière fois que l’Organisation Fanmi Lavalas, dirigée par l'ancien président Jean Bertrand Aristide, fut autorisée à participer à une élection démocratique elle l’a remportée par une majorité écrasante. En mai 2000, lors du premier mandat du président René Préval, Fanmi Lavalas a remporté pratiquement tous les sièges de la Chambre basse et des collectivités territoriales. Elle a aussi gagné la plupart des sièges du Sénat et de la présidence. Depuis le kidnapping/coup d’état de février 2004,Fanmi Lavalas se voit interdire de participer à la vie politique haïtienne.
L'actuel Conseil Electoral Provisoire, trié sur le volet par le président
Préval, a fabriqué une nouvelle exigence d'admissibilité pour disqualifier Fanmi Lavalas de l'élection présidentielle. Cette nouvelle règle exige que
la tête de chaque parti enregistre en personne ses candidats à la présidentielle.
Cependant, le président Jean-Bertrand Aristide, est exilé en Afrique du Sud où un accord tacite entre plusieurs gouvernements l’oblige à y rester. Alors que les grandes puissances maintiennent officiellement un code du silence concernant Aristide et son droit de retourner dans son propre pays, officieusement pourtant elles travaillent fébrilement, avec la complicité du gouvernement sud-africain, afin de s'assurer qu’Aristide demeure indéfiniment en Afrique du Sud. En même temps, le gouvernement d'Haïti refuse de renouveler le passeport d’Aristide pour lui permettre de retourner en Haïti afin d’enregistrer son parti aux prochaines élections.
Evidemment, ces manœuvres politiques n’échappent pas au peuple haïtien. Alors que les principaux médias américains ne parlent que de la fiabilité du candidat à la présidence Wyclef Jean ou de ce que Sean Penn pense de la candidature de ce dernier, le peuple haïtien refuse de se laisser ridiculiser. En effet, il sait bien que la prochaine élection présidentielle qu’on essaie de lui imposer n'a rien de démocratique. Comme il l’a fait en 2005, la grande majorité du peuple haïtien soutiendra seulement le candidat à la présidentielle capable de garantir le retour d’Aristide et l’intégration de Fanmi Lavalas du système électoral haïtien.
Avec l’exclusion de Fanmi Lavalas de la course électorale,le taux de participation aux urnes sera extrêmement faible, et point besoin d’être savant pour prévoir la réaction des autorités internationales. Elles diront certainement qu’ « on ne pouvait espérer mieux compte tenu des effets désastreux du tremblement de terre ». Le résultat de cette élection bidon aura des conséquences désastreuses de longue durée pour Haïti et la communauté internationale. Il compromettra l'objectif déclaré des États-Unis et de ses alliés à achever une certaine stabilité en Haïti, et sapera la légitimité et la viabilité d'un gouvernement central haïtien qui n'est pas élu par, mais choisi pour le peuple.
Dans un rapport de la commission sénatoriale des relations étrangères, le sénateur républicain Richard Lugar, de l’état d’Indiana, demande au Président Préval de restructurer le Conseil électoral provisoire et d’assurer la participation des partis de l’opposition y compris Fanmi Lavalas. Lugar a fait valoir que les élections de novembre manquera de crédibilité sinon. Lugar a également signalé que ``L'absence de successeurs élus démocratiquement plongera Haïti dans un chaos certain.''
Des élections honnêtes et inclusives - qui embrassent la participation de Fanmi
Lavalas et de tous les partis politiques légitimes et le respect du droit de tous les exilés politiques de retourner chez eux, y compris Aristide - sont essentielles pour l'établissement d'un gouvernement haïtien légitime, capable de gérer efficacement la reconstruction d’Haïti. Consentir à des élections inéquitables, basées sur l’exclusion pourrait sembler opportun, dans le court terme, mais dans le moyen et long terme accepter des élections truquées garantira d’éventuelles révoltes civiles et des controverses politiques. Pareille conjoncture mettra en péril les investissements de la communauté internationale en Haïti, tout en laissant le pays vulnérable aux prochaines catastrophes naturelle, économique et politique.
Pour nous américains qui croyons dans l’expansion de la démocratie à travers le monde, il est difficile de comprendre le code du silence des États-Unis et des nations qui soutiennent la privation des droits civiques du peuple haïtien par l'élimination du parti majoritaire des prochaines élections.
Ira J. Kurzban a été l'avocat général aux États-Unis pour la République d'Haïti pendant 13 ans sous la présidence d’Aristide et la première administration de Préval.
"Yon sèl nou fèb, ansanm nou fò, ansanm, ansanm nou se Lavalas"
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