mardi 31 mars 2009

DÉMOCRATIE OU DÉMOCRATURE?


Toute l’histoire d’Haïti depuis 200 ans est caractérisée par la marginalisation, l’exploitation et la répression des masses par une infime minorité de possédants. L’Indépendance nationale résultant de l’entente circonstancielle des noirs et des hommes de couleur n’a pas modifié le panorama des classes sociales et les conditions dégradantes de vie de plus de 450.000 âmes sur les 500.000 habitants représentant la population d’alors de la Nation nouvellement née.
A l’ordre colonial esclavagiste s’est substitué une nouvelle classe politique et économique avec les mêmes habitudes et les mêmes mentalités que les anciens colons. L’accès des anciens esclaves à la propriété, à l’éducation, aux soins de santé, au minimum de subsistance a été tout au long de l’histoire entravé par les anciens libres affranchis, fils d’anciens colons en majorité, des cadres de l’Administration et par des généraux eux-mêmes qui s’octroyaient la charge de diriger les destinées de l’Etat.
Et plus tard, vers la deuxième moitié du 19ième siècle, des hommes et femmes venus des contrées levantines, accueillis chaleureusement sur cette terre adoptive et chaleureuse, se sont mis malheureusement avec ces élites traditionnelles en épousant leur mentalité d’exclusion pour pouvoir renforcer à travers une hégémonie économique, leur pouvoir d’exploitation et de contrôle de la grande majorité, occasionnant ainsi la naissance de deux mondes dans un seul Pays, une Nation à double vitesse avec la confiscation de 70% des richesses nationales entre les mains de 5% de la population.
Le traitement accordé à l’Education, élément indispensable à tout développement socio-économique, par les différents gouvernements qui se sont succédés en Haïti depuis 1804 et par les élites constitue l’exemple le plus évocateur de cet apartheid social. Semer l’Instruction, c’est semer la Révolution, prêchait-on sous Boyer. Les préoccupations étaient prioritairement politiques et les droits fondamentaux de la population étaient méprisés. En 12 ans de Gouvernement, Pétion n’a construit que deux écoles de santé, un lycée de garçons, et un pensionnat de jeunes filles. Boyer, en 25 ans de pouvoir, n’a construit aucune école primaire. En 1952, après un siècle et demi d’Indépendance, 90,4% de la population étaient analphabètes, 88% d’hommes et de femmes en zone urbaine et, en zone rurale 92% d’hommes et 92% de femmes.
Alors que le pouvoir Lavalas de 1994 à 2004, malgré le boycott de ses différents mandats, pratiquement troublés ou amputés par les subversions politiques et les coups d’Etat sanglants, a construit plus d’écoles primaires et de lycées que depuis l’Indépendance jusqu’à son avènement. En effet de 1994 à 2000, 195 écoles primaires et 104 lycées sont construits, dont la plupart dans des zones rurales et marginalisées du Pays.
Cette situation de marginalisation de la grande majorité, s’apparentant à un apartheid social, culturel, économique et politique, a traversé deux siècles, durant lesquels les masses, afin de se créer une petite place au soleil, ont livré une bataille sans répit contre ces élites, jouissant de la complicité perverse des puissances internationales. Une exclusion sociale et politique, ayant trouvé son paroxysme avec cette dictature trentenaire rétrograde des Duvalier père et fils au cours de la dernière moitié du siècle dernier, dictature qui a su puiser ses racines dans cette société féodale d’apartheid et d’exploitation.
Si dans les années 1791-1804, les masses, entendant parler de liberté, d’égalité entre les hommes par les philosophes du siècle des Lumières, guidées par Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines, ont forcé, au prix de leur sang, les élites nationales et internationales à reconnaître leurs droits à la vie, à la liberté et à la dignité ; en 1986, entendant parler de droits de l’homme, de liberté d’expression, de démocratie et de suffrage universel, elles ont forcé encore une fois de plus, ces élites à reconnaître leurs droits de choisir leurs représentants, en boutant hors du pouvoir le fils Duvalier, malgré l’appui des élites rétrogrades traditionnelles étrangères et locales.
Depuis lors, cette grande majorité n’entend se démordre de leur droit de vote, véritable conquête payée au prix de leur sang. Mais, force est de reconnaître que l'existence de ce droit de vote, aussi étendu qu'il puisse être, ne lui permet pas de garantir la démocratie dont elle entend se prévaloir.
La démocratie, régime politique apparu dans Athènes en l’an 507 avant Jésus Christ, semble être le mode de gouvernement le plus naturel à l’homme où Aristote reconnaît que « la voix du plus grand nombre a force de loi ». Fondée sur le principe du suffrage universel, dont des élections libres, démocratiques et inclusives constituent le fondement le plus légitime, la démocratie en Haïti, malgré le courage obstiné du Peuple à vouloir sa concrétisation, a toujours été censitaire, aux relents racistes, allant à l’encontre du vœu de la grande majorité. Pis est, une démocratie, à l’origine le plus souvent de bouleversements sociaux et politiques, occasionnant des massacres, des descentes de lieux, des intimidations dans le but malsain et pervers d’étouffer la voix de la grande majorité. Pratiques souvent appliquées par les forces traditionnelles et obscurantistes locales, à la solde des grandes « démocraties » occidentales, plus enclines à imposer leur Ordre Mondial aux Nations du Sud telles que nous.
Si la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par les Nations Unies en 1948 stipule que « La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics », pourtant, tout concourt aujourd’hui à corseter cette volonté et à la manipuler avec une force inégalée par le passé: l’imbrication des puissances de l’argent et des médias qui aboutit à falsifier l’information ; les experts, plus ou moins indépendants, qui envahissent les cabinets ministériels et parasitent l’expression de l’intérêt général; la crise sociale qui atomise l’espace public ; des ONG à la solde de ces puissances étrangères, affaiblissant les gouvernements progressistes, minant même l’idéal démocratique dans ses fondements.
Des élites économiques, dénuées de toute appartenance nationale, se comportant comme de véritables intrus, renfermés sur eux-mêmes, des endogamiques refusant systématiquement de s’ouvrir vers les masses physiologiquement, culturellement et ethniquement différentes d’eux, sont la véritable image de cette volonté à vouloir exclure et à refuser à la grande majorité une émancipation sociale et politique naturelle. Le phénomène Aristide et toute l’opposition dont il fait l’objet doivent être vus suivant cet angle culturel, anthropologique et social.
En effet, depuis l’émergence des masses populaires haïtiennes sur la scène politique nationale, des événements sanglants ont émaillé sa lutte vers la démocratie, payant de sa chair et de son sang, sa volonté inébranlable de faire respecter son droit de vote face à l’obstination de ces élites apatrides à vouloir tout accaparer des richesses nationales.
Le 29 novembre 1987 marque le début de ce calvaire sanglant, véritable odyssée d’un peuple assoiffé de justice sociale, de démocratie et de participation à la chose publique. Ce jour là, près d’une vingtaine de citoyens et citoyennes, bulletin de vote en mains, s’apprêtant à aller choisir leurs représentants, furent lâchement assassinés par des escadrons de la mort à la solde de l’oligarchie locale et de ces forces obscures, obnubilées par leur obsession bicentenaire de réduire au silence les masses haïtiennes, ce peuple phare, rebelle à leurs injonctions et à leur agenda hégémonique. Le souvenir des parcelles de cervelle humaine étalées sur le parvis du bureau de vote que logeait l’Ecole Argentine Bellegarde à la Ruelle Vaillant hante toujours la mémoire collective.
Malgré ces turpitudes, c’est un peuple encore plus déterminé qui s’est engagé sur la voie démocratique, en 1990, plus précisément le 16 décembre de cette année charnière de notre avancement dans cette lutte émancipatrice, pour aller donner encore une fois une leçon à ces faux démocrates pris au piège de leur propre démocratie occidentale.
Le 16 décembre 1990, les masses haïtiennes se sont exprimées clairement, au moment où tout semblait être planifié pour l’élection d’un gentil représentant de cette oligarchie minoritaire. Byen konte, mal kalkile: les masses ont élu démocratiquement leur premier président depuis la naissance de ce Pays comme Nation Indépendante et souveraine. Jean Bertrand Aristide, jeune prêtre de Saint Jean Bosco, qui a sacrifié toute sa vie pour une plus grande justice sociale dans ce Pays et qui a su tisser entre lui et la grande majorité une relation d’amour profond et de reconnaissance mutuelle. Une véritable symbiose entre un Peuple et son leader, phénomène social, mystico-religieux et politique, échappant jusqu’à présent aux analyses sociologiques et politiques des plus brillants experts en la matière. Représentant de l’Haïti profonde, du Pays en Dehors, au centre des antagonismes sociaux, Aristide reste et demeure, vingt ans après l’homme politique le plus populaire de ce Pays traversé par tant de contradictions et de préjugés sociaux
Malheureusement cette élection a réveillé les vieux démons racistes et exclusivistes des Grands de ce Monde qui refusent à ce Peuple le droit de choisir ses dirigeants au nom des principes sacro-saints de cette démocratie dont ils disent être les hérauts. Le 30 septembre 1991, sept mois seulement après cet acte souverain et démocratique, les élites minoritaires de concert avec la classe politique traditionnelle ont noyé dans le sang cet espoir suscité avec l’ascension à la Présidence de son Représentant légitime. Jean Bertrand Aristide a du prendre le chemin de l’exil. La démocratie vient de se transformer en source de malheurs, de deuil et de déboires d’un Peuple obligé de résister durant trois années cauchemardesques au cours desquelles il a du faire face à des escadrons de la mort n’hésitant pas à livrer ses cadavres aux chiens et aux porcs, voulant ainsi les contraindre à ravaler leur insolence d’avoir élu à la plus haute Magistrature ce fils de Paysan, nous rappelant les paroles de Gerin à l’endroit de l’Empereur Dessalines, sacrifié pour avoir voulu cette société inclusive, d’égalité et de justice sociale, anti-apartheid à laquelle il aspire tant, ce peuple.
Pour bien saisir et cerner objectivement les revers politiques de Jean Bertrand Aristide et du peuple haïtien, il ne faut jamais négliger cette approche sociologique et historique voire même anthropologique, faite plus haut. Ainsi Jean Bertrand Aristide n’a pas terminé son mandat présidentiel, bousillé par des antidémocrates, aveuglés par leur vision rachitique et raciste, refusant de comprendre la mutation sociopolitique, survenue chez le peuple haïtien. Des hommes et femmes qui refusent aussi de comprendre que la route du progrès social passe irrémédiablement par la voie démocratique qui doit permettre la réconciliation réelle des deux Haïti. Réconciliation impérieuse entre les représentants de la grande majorité et ces élites qui ont su bénéficier des faveurs de notre hospitalité mais qui ont préféré épouser l’attitude raciste et sectaire des fils et filles des anciens libres aux préjugés sociaux ancrés séculairement dans leurs mentalités, semblables à celles des békés des îles voisines.
Et cette transition démocratique qui n’en finit point de s’éterniser à cause de la mauvaise foi, de la haine ressentie contre les classes pauvres et aussi, d’un autre coté, de la volonté inébranlable d’un Peuple à exiger que l’on respecte son droit de vote, à sonner le glas de cette situation bi-séculaire d’apartheid sociopolitique, à réclamer plus de justice sociale, enfin à vouloir une autre Haïti, telle rêvée par le Père Fondateur Jean Jacques Dessalines et honnie par les békés mentaux, ces véritables fossoyeurs de la Nation.
Mais, tenace et résistant, le Peuple haïtien, n’entend point baisser les bras, obligeant ainsi les donneurs de leçons en matière de démocratie à rétablir l’Ordre Constitutionnel en Haïti avec le retour dans son Pays du Président Jean Bertrand Aristide. Une véritable saga d’un Peuple face à l’arrogance d’une classe d’hommes et de femmes, trop aveuglés par leur esprit de caste.
Mais croyant que ce Coup d’Etat sanglant allait être le dernier de son histoire démocratique et que le retour de son Leader si aimé allait le conduire sur la voie durable de la démocratie, le peuple haïtien s’est engagé à voter, en 1995, un an après ce retour, celui qui semble être le plus proche de son Idole Aristide : René Préval. Et plus loin, se pliant aux exigences démocratiques et aux échéances constitutionnelles, il a élu majoritairement au Sénat et à la Chambre des Députés ses représentants pour voir plus loin les forces traditionnelles locales qu’internationales contester leurs résultats qui ne furent que le reflet de la faiblesse des partis politiques et du manque de proximité de ces forces rétrogrades avec l’électorat majoritaire. Des élections contestées par une minorité incapable de convaincre l’électorat haïtien mais assez puissant du point de vue médiatique et financier, pour falsifier les informations et empoisonner le climat social.
Malgré tout, le peuple haïtien renouvelle sa confiance en Jean Bertrand Aristide en l’élisant une seconde fois à la Magistrature Suprême au cours d’élections libres et démocratiques, quoique boycottées par une opposition minoritaire et lâche, déjà assurée de sa déroute face à la popularité phénoménale du Leader National.
Dès l’inauguration de son nouveau mandat, des mouvements subversifs tant armés que politiques, orchestrés par une opposition antidémocratique et une fraction minoritaire de la société civile, principal fer de lance de cet apartheid social se mettent à empoisonner la vie politique et sociale. Exploitant l’antipathie puérile du Chef d’Etat de la plus grande puissance mondiale envers le peuple résistant et rebelle d’Haïti, cet homme hyperpuissant désireux uniquement de venger son Père, habité de la rancœur d’avoir vu le Peuple haïtien obtenir le retour en 1994 de son Leader renversé trois ans plus tôt, ils ont fini par renverser, à travers un Coup d’Erat beaucoup plus sanglant que le dernier, le Président Jean Bertrand Aristide, déstabilisant encore une fois la marche normale de la démocratie.
Une nouvelle fois, la démocratie est mise en déroute. Jean Bertrand Aristide, embarqué de force dans la nuit du 28 au 29 février 2004 pour une destination jusque là inconnue par le kidnappé, n’a pas terminé, une fois de plus son mandat. Et le calvaire du Peuple d’Haïti reprend de plus belle avec son cortège de morts, d’ « arimay » dans les quartiers populaires suivis d’arrestations arbitraires, ses descentes d’escadrons de la mort, semant le deuil au sein de la population, avec ses nuits d’horreur, ponctuées de cris de douleur, aux cieux troués de décharges d’armes automatiques, troublant le sommeil des habitants des quartiers pauvres dits de non droit.
Jean Bertrand Aristide n’a pas terminé son mandat pour la seconde fois. Les élections ne sont encore que source d’emmerdes, de souffrances, de calvaire. Un véritable chemin de croix qui doit s’ouvrir sur une prise de conscience nationale de nos erreurs, de nos bêtises, de nos fourvoiements et surtout de nos stupidités d’avoir été des outils entre les mains de puissances internationales, obsédées par ce Peuple phare qui doit toujours donner le mauvais exemple aux voisins immédiats et aux autres Nations désireuses de s’émanciper à la manière haïtienne.
Les élites doivent accepter les principes sacro-saints des règles du jeu démocratique. Elles doivent comprendre que le peuple veut réellement vivre en démocratie et rejette cette démocrature qu’elles entendent lui imposer afin de pouvoir installer sa domination économique et politique. Ces élites doivent aussi assumer leur appartenance à cette terre qui a fait leurs richesses en l’accompagnant sur la voie de la démocratie, en respectant la Loi mère, et en cessant de noyer dans le sang l’espoir de la grande majorité.
Le plus bel exemple de cette volonté démocratique serait d’encourager toutes les parties à trouver un consensus national devant rassurer la grande majorité sur la nécessité de croire en la voie électorale, garantie sine qua non à toute émancipation démocratique de la Nation Haïtienne. Et cette garantie, à notre humble avis, trouverait son expression la plus concrète par la récupération des mandats de son Leader National, bousillés en deux fois, à cause de cette volonté exclusiviste et antinationale à refuser à la grande majorité ce droit de vote acquis au prix de son sang. Haïti sortira de son sous-développement chronique si et seulement si ces élites acceptent les règles démocratiques.
Autre exemple de ce refus des élites traditionnelles à s’engager sur la voie démocratique est leur empressement à avaliser l’exclusion du Parti Politique majoritaire de ce Pays des prochaines joutes électorales d’avril 2009 par ce CEP croupion, aux ordres d’un Exécutif, soucieux de se perpétuer au Pouvoir, en éliminant malhonnêtement et de façon grossière et illégale la plus grande force politique du Pays. Refuser à la grande majorité le droit d’exercer ses droits civils et politiques devrait susciter une réaction de désapprobation spontanée de tout démocrate. Mais leur réaction naturelle à exclure le plus grand nombre, avec la complicité d’une Communauté Internationale hypocrite et rusée, prompte à financer cette mascarade, démontre clairement que cette classe politique traditionnelle et nos élites refuseront toujours de se plier aux règles démocratiques comme le préconisait Aristote. Le silence complice des candidats à cette mascarade électorale en gestation ainsi que l’indifférence de la plupart des directeurs d’opinion nous démontrent aussi à quel point cette mentalité d’apartheid imprègne déjà avec la même force les pratiques des hommes et femmes des générations présentes et futures, appelées à prendre en mains les rênes de ce Pays.
Malheureusement, nous serons tous des perdants, sauf finalement les masses haïtiennes. L’aggravation encore plus accélérée des conditions de vie de la population délaissée à elle-même avec un environnement aussi délétère, menaçant même notre survie géographique, le manque de leadership dans la prise en charge de la population, tout cela concourt à nous conduire vers une explosion sociale imminente. Ceux qui rêvent toujours de nous imposer leur ‘démocrature’, cette forme de gouvernement à visage démocratique sur fond de dictature, finiront par mettre en péril notre souveraineté et voilà l’échec patent des élites têtues, obstinées dans leur aveuglément à vouloir tout pour eux. Ils deviendront alors officiellement des errants, sans patrie d’adoption, malgré leurs millions investis dans des multinationales, au mépris de leur Nation adoptive et nourricière.
Et le Peuple héroïque d’Haïti Quisqueya ou Bohio continuera sa lutte émancipatrice, assuré sans doute de la solidarité des Peuples frères du Monde Libre car l’Homme, en général, qu’il soit blanc, jaune ou noir et quelque soit son degré d’évolution, ne peut souffrir éternellement de l’injustice. Ses réactions dans l’ordre des faits peuvent varier suivant ses amertumes. Mais par tous les moyens en son pouvoir, il cherchera à briser l’entrave qui l’empêche de s’épanouir.
Le Peuple haïtien est arrivé à la phase finale de cette lutte libératrice. Il a choisi la démocratie pour son épanouissement mais les faiseurs de démocratie lui refusent obstinément à lui en laisser jouir les retombées comme pour tous les peuples libres. A chaque fois, qu’il choisit ses représentants, à travers d’élections libres, s’il n’en est pas exclu comme aujourd’hui, il voit son vote noyé dans son propre sang. L’heure a alors sonné pour que cessent ces crimes contre la démocratie haïtienne et ces pratiques d’exclusion ; et que l’on comprenne que ce peuple n’entend point renoncer à cette bataille qu’il aura à remporter malgré vents et marrées. D’ailleurs, lucide, intelligent, Il a choisi depuis près de 20 ans, un 16 décembre 1990, celui qui doit l’accompagner durant les 20 prochaines années jusqu’à la victoire finale où ses droits fondamentaux de justice sociale et de bien-être seront respectés.
Et les recettes économiques importées des plus grands experts internationaux à la Paul Collier ou concoctées localement à la DSNCRP ne sauraient nous permettre de nous tirer de ce marasme socio-économique tant que nous persistons dans cette voie exclusiviste, antidémocratique et négationniste.

LE CENTRE IDEOLOGIQUE LAVALAS