lundi 7 décembre 2009
SOYONS SÉRIEUX MONSIEUR FORST
L’expert dépendant des Nations Unies et de ceux qui détiennent le financement de son poste sur la situation des droits de l’homme en Haïti, Michel Forst a surpris le monde politique haïtien avec sa déclaration incongrue et choquante suite à la décision péremptoire et autocratique du CEP. Connaissant ses attributs nous ne saurions qualifier M. Forst de naïf ni prétendre qu’il ne connait pas la signification des termes: démocratie, indépendance, exclusion et légitimité. Par ailleurs, pour aider les ingénus à prendre conscience de l’arrogance du secrétaire général du CNCDH, nous avons jugé utile de souligner ces définitions considérées comme élémentaires par plus de 70% de l’électorat Haïtien :
Démocratie : Régime politique dans lequel le peuple exerce la souveraineté
Independent : Qui est autonome, affranchi, qui refuse toute sujétion, libre, qui n’a aucune relation avec d’autres phénomènes.
Exclusion : bannir, chasser, écarter, éliminer, évincer, excepter, expulser, interdire, mettre à l'index, prohiber, proscrire, radier, rejeter, renvoyer.
Légitime : Conforme à la loi, légal, Justifié, juste
Nous savons tous que l’exclusion n’est pas étrangère au gouvernement Français. Ne l’ont-ils pas déjà appliquée sur une bonne partie de leur population qui avait osé en 1947 contredire leur politique locale et extérieure? L’histoire a retenu une vague de contestation qui eut lieu en France lors de la guerre de l’Indochine, et qui a poussé le socialiste Ramadier, alors président du Conseil, à exclure les représentants du parti communiste du gouvernement Français. C’est bien le même cas pour Fanmi Lavalas qui ose croire en une démocratie représentative respectant les desiderata du peuple et qui promeut un pays souverain, économiquement libre et indépendant. Mais tout comme les français d’aujourd’hui n’accepteraient pas une répétition de l’acte despotique de Ramadier, le peuple haïtien dit aussi non à la décision arbitraire du CEP et déplore l’argument déconcertant de M. Forst.
Quelle institution dans le monde est au dessus de la loi? Le CEP Haïtien par le truchement de la présidence, de la chambre des députés et du sénat, s’érige en autocrate, s’arrogant le droit de prendre des décisions injustes et antidémocratique sous prétexte que son pouvoir est au dessus de la loi. Le tribunal des référés ne peut pas exercer ses fonctions en matière légale et l’association des avocats d’Haïti n’ose pas s’impliquer alors que sont en péril tous les acquis démocratiques achevés post 1986 contre la dictature féroce des Duvalier.
Quoiqu’il ait reconnu qu'il ne disposait pas de tous les éléments ayant poussé le CEP à exclure Fanmi Lavalas des prochaines joutes électorales, l’expert indépendant a quand même osé se mettre du côté du Conseil électoral Provisoire, arguant que les conseillers électoraux ont reçu un mandat de reconnaissance et d'inclusion.
Quelle est votre position maintenant que le Dr. Jean Bertrand Aristide ait publiquement authentifié le mandat de madame Narcisse?
Michel Forst ne pouvait-il pas entrer en contact avec les responsables du CEP pour vérifier la validité des pièces présentées par les partis exclus? Non, Il n’a tout simplement pas jugé nécessaire de se donner cette peine, puisqu’il nous prend pour des idiots.
Dites-vous que la décision prise par le CEP est légitime, puisque le mandat qui lui a été confié, n’est pas un mandat d’exclusion mais un mandat de reconnaissance et d’inclusion? M. Forst, vous croyez-vous être à l’époque coloniale? Votre déclaration loin d’insulter l’intelligence des haïtiens fait plutôt honte à la France et aux français. Rappelez-vous cher monsieur que votre mission est d’assurer la protection des droits des citoyens non d’encourager sa violation.
Non Monsieur Forst, l’exclusion de Fanmi Lavalas et des partis politiques dûment qualifiés des joutes électorales n’est ni juste, ni légale. Elle est par ailleurs une violation flagrante des droits de la personne, du préambule de la constitution de 1987 et des conventions internationales.
Le Peuple Haïtien a proclamé la présente Constitution :
• Pour garantir ses droits inaliénables et imprescriptibles à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur ; conformément à son Acte d'indépendance de 1804 et à la Déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948.
• Pour constituer une nation haïtienne socialement juste, économiquement libre et politiquement indépendante.
• Pour rétablir un État stable et fort, capable de protéger les valeurs, les traditions, la souveraineté, l'indépendance et la vision nationale.
• Pour implanter la démocratie qui implique le pluralisme idéologique et l'alternance politique et affirmer les droits inviolables du Peuple Haïtien.
• Pour assurer la séparation, et la répartition harmonieuse des Pouvoirs de l'État au service des intérêts fondamentaux et prioritaires de la Nation.
• Pour instaurer un régime gouvernemental basé sur les libertés fondamentales et le respect des droits humains, la paix sociale, l'équité économique, la concertation et la participation de toute la population aux grandes décisions engageant la vie nationale, par une décentralisation effective.
Suite à votre déclaration en date du 30 Novembre 2009, nous ne croyons plus que vous M. Frost soyez qualifié à faire une analyse équitable, impartiale et honnête de la situation des droits de la personne au nom de la masse haïtienne, en particulier des disparus, des militants tués par les balles racistes de la Minustha et de l’organisation Fanmi Lavalas exclu illégalement par un CEP bidon à la solde du gouvernement Préval (PPL, pèp pa ladann). Rappelez-vous M. Frost, ce groupe dont vous applaudissez l’exclusion représente la majorité de la population haïtienne ; il a aussi droit à vos considérations à travers vos analyses d’expert.
(CFLHO)
"Yon sèl nou fèb, ansanm nou fò, ansanm, ansanm nou se Lavalas".
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