lundi 11 janvier 2010

1ER JANVIER 2010 : DES MILITANTS DISENT NON À L’OCCUPATION!

La plateforme nationale des Organisations de base et des victimes de l’Etat (PLONBAVIL) a organisé, le premier janvier 2010, une manifestation qui partit du Champ de Mars, place Dessalines pour aboutir à Bourdon siège de la Minustah.

Cette manifestation charriait de fondamentales revendications :

1) le départ de la force d’occupation (Minustah) d’Haïti
2) le départ du CEP Préval/Dorsinvil
3) le non financement des élections-sélections du 28 Février et du 3 Mars prochains par la communauté internationale
4) le retour physique du docteur Jean Bertrand Aristide au pays
5) le dédommagement pour les victimes du plan néolibéral, les employés de la Téléco, de l’APN, du SMCRS, de l’ONA, des femmes victimes coopérative, bref des victimes du 29 février 2004.Des centaines de manifestants brandissaient des pancartes affichant des slogans revendicatifs et antigouvernementaux : à bas l’occupation, à bas le plan néolibéral, à bas la dictature en Haïti, vive la réhabilitation et le dédommagement des employés victimes du plan néolibéral en Haïti, vive le retour physique d’Aristide en Haïti, vive la lutte populaire, vive la démocratie !

Sans encombre et pacifiquement, les manifestants se sont transportés à Bourdon devant le siège de la Minustah. En ces lieux, les revendications fusaient ; un responsable de la sécurité de la Minustah, Bruno Patti Ani, a reçu les doléances des manifestants des mains de responsables, tout en promettant de les acheminer à qui de droit.

Marin Interfaith Task Force on the America’s qui a séjourné en Haïti du 28 Décembre 2009 au 7 janvier 2010, ayant à sa tête Dale Dorensen, directeur, a observé ladite manifestation. Marin Interfaith Task Force on the America’s est une organisation nord américaine de défense des Droits de l’homme venue en Haïti pour enquêter sur la situation dans le pays, notamment sur la question des élections et le refus du CEP de la participation de certains partis politiques, précisément Fanmi Lavalas, organisation politique majoritaire et aussi sur le fonctionnement de la Minustah.

La manifestation du premier janvier 2004, dans son symbolisme, témoigne du malaise dans lequel se trouve Haïti. Non seulement, le gouvernement Préval-Bellerive poursuit la politique d’exclusion qui déstabilise Haïti, mais aussi il a contraint la majorité nationale à vivre dans la marginalisation, donc dans la méfiance des institutions de son propre pays. Aucune stabilité, aucune sécurité n’est possible dans un pays oú la cassure sociale s’exprime dans toute sa rigueur.

Tout gouvernement responsable, digne de ce nom, doit envisager des politiques socio-économiques aptes à rétablir la confiance dans les institutions du pays, à frayer la voie de l’intégration de tous, bref à créer une communauté de coexistence pacifique. La constitution haïtienne de 1987 garantit tous les droits des citoyens, à quelque courant de pensée, à quelque intérêt socio-économique qu’ils appartiennent.

Le drame qui a anéanti la vie haïtienne depuis le 29 février 2004, était inconcevable, impensable. Pourtant, pendant cinq (5) années jusqu’en 2009, le peuple haïtien, la majorité nationale bien entendu, a vécu dans un désert, dans une non vie caractérisée. L’année 2010 doit être l’année du grand réveil, de l’esprit critique, d’âpres combats devraient être menés pour l’acquisition et la garantie des libertés : économique, politique, sociale, culturelle de la majorité nationale.

La manifestation du Premier (1er) janvier 2010 signifie volonté de changement. Il ne peut être question pour le peuple haïtien de souffrir dans cette misérable situation inventée, créée et voulue par une minorité d’intérêts socio politico-économique, d’ici et d’ailleurs, dont la stratégie consiste à insulter, mentir, exploiter et exclure, sans coup férir, la majorité nationale.

Les revendications exprimées au cours de la manifestation du premier janvier 2010, signifient pour le peuple majoritaire, l’exigence d’une politique d’autonomie, apte à cerner, à résoudre les multiples problèmes qui écrasent Haïti. Un pays sans autonomie, guidé, dirigé par des intérêts minoritaires, d’ici et d’ailleurs, est un pays voué à la perdition, à la destruction. Il n’y aura jamais la paix, la stabilité et le progrès, mais bien sûr la peur, l’instabilité, l’injustice, l’exploitation, la misère, la haine, la violence et la mort. Le pays n’appartient pas à la minorité, d’ici et d’ailleurs, mais à tout le peuple ancien, sans exclusion : les enrichis et les appauvris. Si, comme l’indique la constitution de 1987, tous les Haïtiens ont les mêmes droits, le gouvernement Préval/Bellerive, tout comme les deux derniers qui ont présidé le pays, nage dans l’illégalité et l’inconstitutionnalité, en vertu de l’exclusion de la majorité devenue la brebis galeuse, des gens de peu de valeur, « des chimè », comme le disent les nantis et leurs laquais.

Certes, les luttes pour le respect des droits seront ardues, mais les militants politiques conséquents doivent savoir que rien n’est facile dans ce monde ; que l’effort et la persévérance, doivent être leurs armes pour sauver Haïti.

Les luttes consenties par les aïeux pour léguer cette patrie à tous leurs fils, ont été sévères, dangereuses, difficiles et mortelles ; c’est une leçon que tous doivent comprendre et apprendre. Sans cette volonté et cet effort continus dans la lutte, Haïti et tous les Haïtiens, y compris la majorité nationale, vivront dans la honte, l’humiliation, la déshumanisation et la paupérisation.

Le mot d’ordre de l’année 2010 est claire : la lutte, encore la lutte, toujours la lutte !

Hervé Jean Michel




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