dimanche 29 mars 2009
DE LA DÉMOCRATIE RIGIDE À LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE
Le Comité Fanmi Lavalas des Haïtiens d’Outre-mer, de concert avec d’autres organisations locales se sont réunis le Vendredi 27 Mars 2009 au local du Restaurant China Buffet du conté de Broward situé au 2091 N. University Drive, dans la ville de Sunrise pour réfléchir autour des points forts et des points faibles de la constitution. Les thèmes de la double nationalité, et de la réforme constitutionnelle ont été entre autres débattus au cours de cette rencontre. La diaspora haïtienne du conté de Broward présente à cette soirée s’était montrée très éloquente sur le sujet de réforme constitutionnelle et de la double nationalité. Plusieurs intervenants ont mis l’accent sur l’importance d’une constitution dans un pays. La constitution est la boussole de l’Etat tant sur le plan politique que sur le plan social et économique. Ils ont mis en exergue la nécessité de la reconnaissance de la double nationalité en Haïti et ont entre autre démontré ses avantages et ses bénéfices pour l’ensemble du Pays.
Le centre d’intérêt de la soirée était indubitablement la Constitution de 1987. Elle caractérise la manifestation de la volonté du peuple haïtien dans les années 80. Un peuple assoiffé de justice, de liberté et surtout d’intégration sociale. Toutes fois la rigidité de la Constitution de 1987 a fait d’elle un outil qui a manqué à sa mission. Dans son préambule on peut remarquer que les citoyens avaient en tête la conviction de doter le pays d’un instrument démocratique capable de protéger les intérêts du peuple. L’idée était d’apporter un apport substantif au pays fraîchement libéré du joug d’une dictature féroce. Le stipulé des articles 13, 15, 18, 284.3 et 291 respectivement sur la double nationalité, concernant la consultation populaire en vue de la modification de la constitution et le fameux article « Makout pa ladann », dénoncent clairement une psychose de peur chez les constituants. http://www.hpp4haiti.com/mhavelo_passport.pdf
La constitution plaçait des balises, comme ce fut le cas de Dessalines quand il a fait construire des forts à travers le pays par crainte d’un retour éventuel des colons. Cela nous ramène à l’idée exprimée par le professeur Bell Angelot dans son texte: « Chaque Constitution est l’expression de son temps » Fort de cela, un doute de plus en plus grandissant s’est logé dans la tête de plusieurs participants qui se questionnaient sur le caractère « koupyon » de l’actuel gouvernement qui parle en ce moment de réforme constitutionnelle. Au premier abord, le peuple doit savoir de quoi il s’agit. Qu’est ce que ces dirigeants essayent d’inscrire dans la Constitution? Nous devons nous montrer très vigilants, car ce gouvernement n’est pas fiable. Cette réforme prendra t-elle en compte les nombreuses revendications du peuple haïtien? Ou sera-t-elle la consécration de la mise sous tutelle du Pays de Dessalines?
La participation populaire dans les affaires de l’Etat est considérée comme l’un des piliers du système démocratique. Etant donné l’extrême nécessité et l’importance de la décision des membres du corps social dans un pays qui se dit démocratique, il est à conseiller d’encourager la communication avec toutes les forces vives de la nation en matière politique. Il faut développer les infrastructures de la technologie de l’information afin d’aider la population à mieux comprendre le processus de réforme constitutionnelle mise en place. Il est aussi impératif de libérer la presse et les mass médias de l’influence et de la domination du gouvernement. Les journalistes ont ici un rôle primordial dans l’émergence des nouveaux principes de tolérance, d’acceptation d’autrui et d’intégration sociale. L’article 284.3 altérait le caractère démocratique de la Constitution 1987. De ce fait une large couverture médiatique sur les articles à amender est à encourager. L’interaction entre les gouvernants et les gouvernés peut assurer une stabilité fiable. Elle ne doit pas être seulement apparente ou une simple publicité des pays amis suivant la pleine satisfaction de leurs intérêts.
Est-il le moment idéal pour qu’un débat sur la réforme constitutionnelle occupe une si grande place dans l’agenda du gouvernement? Devant l’urgence et la complexité de la situation dégradante du pays, le gouvernement ne devrait-il pas plutôt se pencher sur les moyens de créer des emplois, de procurer au pays des infrastructures de base. ? N’est-il pas plus urgent de finaliser les élections des collectivités territoriales? Rappelons-nous que ces élections n’ont jamais été finalisées. Les questions se multiplient donc concernant cet empressement de réaliser des élections pour le renouvellement du tiers du Sénat. N’est-il pas plus pressant de se pencher sur les problèmes de l’agriculture puisque les enfants du peuple meurent de faim.
Les questions pullulent concernant l’urgence de procéder à une réforme constitutionnelle au cours de la période électorale. Il est aussi important de souligner que la diaspora haïtienne a saisit la chance de se faire entendre sur la question de la double nationalité. L’opinion des participants est faite sur la question de la double nationalité, ils optent pour une radiation tout simplement de l’article 15 de la Constitution. Leur vision des choses est bien claire. L’un d’eux a opiné en ces termes : « La double nationalité donnerait aux haïtiens de l’étranger la force morale de vivre leur exil involontaire en dehors de leur patrie tant aimée. Ils veulent être traités comme des haïtiens à part entière. Il est important pour que les haïtiens naturalisés fassent comprendre à leurs compatriotes qu’ils n’ont jamais voulu, en aucun cas, renoncer volontairement à leur nationalité. Ils ont pour des raisons bien précises adoptés la nationalité de leur pays d’accueil mais dans leur âme, ils n’ont rien changé, ils restent et demeurent haïtiens. »
Un autre participant a déclare : « Aussi Paradoxale que cela semble être, Nous avons adopté une autre nationalité pour devenir un meilleur citoyen pour pouvoir mieux venir en aide à notre pays d’origine.
La reconnaissance de la double nationalité nous permettrait de participer de façon plus efficace à la reconstruction d’Haïti à tous les niveaux ».
Ceux présents à cette manifestation culturelle ont également brandi leur revendication concernant le droit de vote. Comme cela peut se faire à travers des consulats et des ambassades de plusieurs autres pays, ils pensent qu’il est grand temps de penser à ce changement et d’arrêter de violer le droit des citoyens haïtiens de l’extérieur.
L’esprit de ces aimables participants ne s’était pas figé sur les articles précédemment cités, ils ont aussi questionné le respect de la Constitution Haïtienne dans son intégralité. Ils ont soulevés par ailleurs la présence des prisonniers politiques qui croupissent encore en prison et le flot des exilés politiques qui sont toujours loin de leur terre natale. Ils exigent que le droit des citoyens haïtiens soit respecté selon le vœu de la constitution.
L’article 41.1 stipule: « Aucun haïtien n’a besoin de visa pour laisser le pays ou pour y revenir ». Comme a dit l’autre « Konstitisyon se papye, bayonèt se fè, » les constituants ont pensé aux actes de kidnapping et à la trahison aveuglante des dirigeants qui les empêchent de travailler à l’application d’une vraie démocratie dans le pays.
Plus d’un pensent que la Constitution de 1987 était un travail de titans mais elle doit aussi refléter le mode de vie des citoyens et la ligne politique du pays à un moment donné. Et quand on considère que les temps ont changé, les lois doivent s’adapter à leur époque.
N’en déplaise à Montesquieu qui écrivait: « Il ne faut toucher aux lois que d’une main tremblante », évitant d’aller de la démocratie à la démocrature en Haïti.
Le débat sur la réforme constitutionnelle est déjà lancé. Dans cet ordre d’idée le gouvernement se hâte d’organiser des élections « bouyi vide » dans le pays en excluant le parti le plus populaire du pays. Le Comité Fanmi Lavalas des haïtiens d’outre mer leur aurait conseillé à son tour d’utiliser des mains tremblantes, pour que la montagne n’accouche pas d’une souris.
Néanmoins, qu'ils fassent leur travail et facilitent la réintégration de la diaspora trop longtemps reléguée au second plan alors qu’elle joue un rôle essentiel dans la vie socio-économique, d’Haïti.
Les haïtiens vivants à l’étranger disent OUI à la double nationalité.
La rencontre s’est terminée dans la sérénité après deux heures et demie de débat très animé. Ils ont tout de même fait des recommandations très pertinentes, concernant la garantie d’une stabilité socio-économique et politique, ils recommandent la formulation de politiques efficaces qui visent la répartition des richesses du pays. Ils demandent la fin de la marginalisation de certains groupes ainsi que le respect des accords internationaux sur les droits de l’homme et du citoyen. Ils prônent l’encouragement de la participation des femmes en leur accordant des rôles plus actifs dans le développement de la société moderne. IL faut aussi que l’Etat garantisse le droit des étudiants à participer à la vie politique du pays. Un encadrement professionnel des militants de base s’avère aussi d’une grande importance.
Pour finir, nous avons tous souhaité que les propositions d’amendement fassent l’objet d’un débat national afin de lutter efficacement contre certaines négativités des gouvernements en matières politiques, et socio- économiques.
Jean Joseph
Josette Elisée
Marie Carmel Dumont
Josué Pierre Louis
Jean-Luc Bell
Nadia Joseph
Fritz Jean-Pierre
Gary Dominique
Gary Jean-Pierre
Majolie Zéphirin
Jacob François
Youseline Bell
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