dimanche 13 septembre 2009

L'HOSTILITE DU PRESIDENT RENE PREVAL CONTRE LES MASSES POPULAIRES


La reconnaissance est un signe évident de couardise et de pusillanimité, disait l’autre. Néanmoins, faire preuve de tant d’irrévérence, de morgue et de dédain à l’égard de ses mandants relève d’un parfait cynisme. Ainsi, il ne saurait avoir d’interprétations aussi véristes face à l’attitude nettement blâmable du Président PREVAL.

Après plus de trois ans de présidence de son second mandat, les bilans des Gouvernements PREVAL/ALEXIS et PREVAL/ PIERRE-LOUIS peuvent se résumer essentiellement en des échecs lamentables et en catastrophes regrettables. Tentons donc d’analyser en profondeur toutes les raisons qui ont conduit à ces résultats.

Commençons par le démantèlement des syndicats devenus tous jaunes et la désintégration des particules dites partis politiques en Haïti. Ce sont donc, entre autres, des réalisations à mettre à l’actif du Président PREVAL, l’élu de l’Espwa, une autre particule politique. Le récent et spectaculaire désistement de Monsieur Paul DENIS en tant que membre du Directoire de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), l’exclusion du parti Fanmi Lavalas des élections sénatoriales de 2009 pour renouveler le tiers du Sénat, le mépris des institutions républicaines, le non respect de la Constitution de 1987 (particulièrement l’article 136), les objections et le matraquage médiatique de la loi sur le salaire minimum journalier et le montage pour la circonstance d’une certaine association de chômeurs si satisfaits de son état prouvent que le Président PREVAL est plus performant en tant que démolisseur qu’agronome.

Aucun des syndicats traditionnellement tapageurs n’a pipé mot au sujet de l’augmentation excessive du prix du carburant ni sur le salaire minimum journalier. Les privilèges dont ils bénéficient intentionnellement de la part du pouvoir les rendent subitement aveugles, sourds et muets.

Des associations d’employés publics injustement révoqués n’ont jamais cessé de réclamer dédommagement et réintégration. Ces martyrs, ingénus de la dérive ALEXANDRE/LATORTUE et celle de l’administration PREVAL/ALEXIS, courent à longueur de journée les rues réclamant à cors et à cris que justice et réparation leur soient rendues.

Quand ces martyrs ne sont pas férocement brutalisés ou mis aux arrêts par des unités spécialisées de la Police Nationale ou celles de la force militaire d’occupation, communément appelée MINUSTAH, programmées à cette fin, leurs justes revendications relatives au strict respect de leur droit au travail et/ou le droit du travail se sont tout simplement cognées à des mépris avilissants. Ceux et celles, mis aux arrêts, courent le risque de se voir pourrir en tôle sous de fausses accusations d’association de malfaiteurs et/ou de kidnappeurs présumés.

A un moment où le chômage atteint une cote disproportionnée, les révocations massives se poursuivent dans les entreprises publiques (à la TELECO par exemple). Le plan néolibéral continue de jeter sur le pavé de la privation des pères et mères de famille. Paradoxe des paradoxes, des associations de chômeurs issues du néant trouvent suffisamment d’argent pour faire de la publicité en vue d’aider le Président PREVAL et ses tuteurs de l’oligarchie de la sous-traitance à garder la classe ouvrière dans le salaire de misère de 70 gourdes soit USD 1,75 par jour. De par Leur mutisme complice, ces syndicats montrent qu’ils sont ouvertement hostiles aux justes revendications de ces milliers de victimes de cette fulgurante barbarie GNB et PREVAL / ALEXIS, injustement jetées sur le pavé de la privation amère à cause de leur appartenance sociale et politique.

En dépit du lynchage d’un membre de la FUSION des Sociaux Démocrates survenu dans la Grande-Anse à l’occasion du deuxième tour des sénatoriales du 21 Juin 2009, le Directoire de ce groupuscule politique est resté de marbre. Même Michard Gaillard, juriste d’occasion, muselé par la Commission Présidentielle de la Reforme Judiciaire est parvenu à ignorer ce crime crapuleux.

Tellement attachées à leur privilège, les particules politiques n’osent même pas défendre le droit de vote (Droits Humains) de leurs quelques partisans. Le Président PREVAL, expert en déstabilisation, a mis les particules politiques en coupe réglée. Ayant décelé leur talon d’Achille, il est parvenu à les neutraliser. Et même Fanmi Lavalas n’en a pas été épargné. Un fait patent est à mentionner : Monsieur Paul DENIS, renégat dans l’âme, préfère claquer la porte au nez du Directoire de l’OPL. Car entre ses émoluments de Conseiller et son appartenance de parti, il s’est vu dans l’impérieuse obligation de faire un choix.

Au cours de son premier mandat (1996- 2001), le Président PREVAL a pu faire certaines réalisations en faveur des masses populaires. Mentionnons entre autres, les procès des événements survenus à Raboteau en Avril 1994 et à Carrefour Feuilles en Mai 1999, et la Réforme Agraire. En dessous de ces réalisations, il faut voir l’ombre de Jean Bertrand Aristide, aujourd’hui en exil, et de Jean Léopold Dominique de regrettée mémoire.

Continuons avec le salaire minimum journalier et le respect des Droits Humains. En effet, il se trouve que c’est le salaire minimum qui soit le plus bas au niveau du continent américain qui vient d’être relevé par une loi proposée par le député Steven BENOIT et votée par les deux chambres. Mais, le Gouvernement PREVAL / PIERRE-LOUIS, acoquiné au secteur privé des affaires refuse de faire publier cette dite loi. Pourtant, dans la même logique d’anéantissement des masses populaires (les travailleurs), les redoutables défenseurs des classes dominantes et de l’oligarchie ont torpillé le mouvement des Syndicats des travailleurs.

Le portail est librement ouvert au secteur privé et aux investissements étrangers dans les zones franches au mépris de la Réforme Agraire prônée par la Constitution de 1987 et de la protection de l’environnement. Cette attitude prive les plus pauvres de leur gagne pain (Cf. : Ouanaminthe (plaine de Maribarou) dans le Nord- Est du pays).

Le Président PREVAL, au détriment de toutes les normes de respect, fait litière des droits du travail ainsi que des droits au travail du peuple haïtien. Les jaillissements de gaz lacrymogène des sauvages gendarmes de la MINUSTAH, les projectiles des agents du CIMO et le mutisme des syndicats des travailleurs restent les seules réponses aux revendications pourtant justes des employés révoqués du secteur public.

La non publication de la loi sur le Salaire Minimum Journalier préalablement votée par les deux chambres est probante. Elle montre que le Président PREVAL préfère défendre les intérêts mesquins d’une poignée de privilégiés au détriment de cette masse de travailleurs qui triment pour une pitance. C’est la meilleure preuve du refus catégorique du gouvernement PREVAL/PIERRE-LOUIS de permettre à ces courageux ouvriers d’accéder à une infime amélioration de leur catastrophique condition de vie.

Respect des Droits Humains (droits civils et politiques), c’est l’un des domaines où le Président PREVAL a délibérément commis des gaffes spectaculaires. Ne serait-ce cette fabuleuse mobilisation du peuple et le dynamisme convaincant des avocats en charge des dossiers des prisonniers politiques, tous ceux que les fondamentalistes ont injustement et illégalement mis aux arrêts à cause de leurs obédiences Lavalassiennes ne pourraient pas recouvrir leur liberté. Et, en dépit de l’évidence de leur innocence, des centaines de prisonniers de conscience continuent de pourrir en prison. Citons nommément le cas patent de Ronald Dauphin. En situation de détention préventive illégale dite prolongée, Monsieur Dauphin, gravement malade souffre atrocement. Au comble de la violation de ses droits, il s’est vu catégoriquement refuser l’accès aux soins de santé qui est d’ailleurs un droit de l’homme (article 19 de la Constitution de 1987 en vigueur).

Le Gouvernement du Président PREVAL pouvait bénéficier du crédit d’avoir accepté par suite de fortes pressions bien évidemment de libérer certains prisonniers politiques. Il a aussi réussi à colmater cette violence inouïe qu’il a héritée du Gouvernement ALEXANDRE / LATORTUE. Par contre, ceux issus des entrailles des masses populaires sont gardés entre quatre murs sans que l’affaire n’ait été instruite et/ou déférée par devant le Tribunal compétent après plusieurs années qui ont suivi leur arrestation arbitraire. C’est le cas, par exemple, de Ronald DAUPHIN, notre client, qui a été arrêté le 1er mars 2004 par les hommes du Front de Résistance (groupe paramilitaire) ou « combattants de la liberté » suivant l’ancien Premier Ministre de facto Gérard LATORTUE, de Raoul ORPHEE, de Excellent LAVIOLLETTE, de Negup SIMON, de Leonel ALTONA, de Wilson AURELIEN, Jean Marc JUSTE, de Dieuseul VOLCY, de Narcary ESTOCLAIN, de Emmanuel ARISTIDE alias Ti Aristide, pour ne citer que ceux-là.

En Août 2009, la liste continue de s’allonger avec l’arrestation et la détention illégales et arbitraires de Alfred VALSAINT et Hérode CESAR, deux étudiants arrêtés dans le cadre des manifestations de rue pour forcer Président PREVAL à promulguer la loi portant le salaire minimum journalier à 200 gourdes soit USD 5.00 par jour.

La situation socio-économique (Droits Economiques Sociaux et Culturels DESC) allait se dégrader au point que les laissés pour compte ne pouvaient plus tenir. Au tout début du mois d’avril 2008 des émeutes de la faim ont embrasé l’ensemble du territoire national. Il ne saurait avoir de meilleures preuves que les droits les plus élémentaires des masses populaires dont le droit à la nourriture ne sont nullement respectés. Point n’est besoin de mentionner non plus que les Droits Economiques, Sociaux et Culturels (DESC) des couches des bas-fonds ont été tout simplement ignorés quand ils ne sont pas bafoués.

Les masses populaires sont descendues dans les rues pour réclamer du pain, les soldats des forces d’occupation de l’ONU communément appelé « Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti MINUSTAH » les ont répondu par des projectiles et du gaz lacrymogène, ce qui devrait constituer une honte pour l’Organisation des Nations Unies (ONU).

A noter que, ceux qui étaient arrêtés lors des événements d’Avril 2008 (les otages du Président PREVAL et de la MINUSTAH) sont aujourd’hui écroués au pénitencier national. Ils ont commis le crime d’avoir réclamé à manger au cours des événements du mois d’Avril 2008. Plus d’un an après leur arrestation, ces prisonniers de la faim, victimes de la violation de leurs Droits Economiques Sociaux et Culturels DESC, n’ont aucun espoir de recouvrir leur liberté avant la fin du mandat du Président PREVAL. En fait, le Juge d’Instruction en charge du dossier, Me Emmanuel Lacroix, confirmait avoir communiqué ce dossier au Parquet depuis les mois de janvier et de février 2009.

Au vu et au su du Président PREVAL, une avalanche d’actes de corruption maligne continue de moisir l’Administration Publique. Sur des milliers de dilapidateurs des deniers publics seul Sandro JOSEPH, l’ancien Directeur de l’Office National d’Assurance vieillesse ONA, a eu la malchance de se laisser surprendre les mains dans le sac déjà dévidé de l’ONA. Pauvre Sandro !!! Ala devenn !!!

Qu’en est-il des autres aigrefins à costume tel le Directeur Général de l’OAVCT dont l’obscénité des tours de passe de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif CSC/CA constitue un outrage irrémissible à la décence et à la convenance? Madame PIERRE-LOUIS confortée par ses arrières GNB n’a jugé opportun de produire aucun rapport sur les 197 millions de dollars tirés du fonds Pétro Caraïbe.

Cette somme faramineuse, les deux chambres l’ont déposée devant elle dans la gamelle des fonds d’urgence. Elle devait initialement contribuer à réparer les torts causés par les autres « cyclones » qui ont dévasté le pays en 2008. Au contraire les 197 millions ont servi à assouvir les appétits gloutons de la clique qui rode autour d’elle. Même le plus brave des parlementaires ou le conseiller audacieux de la Cour supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif CSC/CA ne peut lui en demander des comptes.

Le fait même pour PREVAL de choisir Monsieur Jacques Edouard ALEXIS comme Premier Ministre constituait un affront à la classe paysanne. Cette strate sociale est perpétuellement en proie à une sauvage pauvreté et à une misère incurable. Quel paysan ne se souvient pas du tort fatal que leur a causé Monsieur Jacques Edouard ALEXIS.

Directeur au Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural MARNDR sous la dictature de Jean-Claude DUVALIER, Monsieur ALEXIS allait se montrer peste et téméraire. Même les porcs dans leur innocence n’ont pas été épargnés par sa haute capacité de mentir et de tromper.

A travers la PEPADEP, Monsieur ALEXIS, sous des accusations erronées de « Peste Porcine Africaine » a détruit le cheptel porcin local pour le remplacer par les « Kochon grimèl ». Encore cette obsession de l’exotisme.

Coincées dans les pièges de la loi « Hope » de George BUSH signée par ce même Monsieur ALEXIS en ce temps là Premier Ministre et celui de « Lespwa » du Président René PREVAL et consorts, les ouvriers de la sous-traitance vont croupir inlassablement dans l’horreur d’un désespoir acerbe. Cette géhenne alimentée par les brasiers impitoyables du Plan Néolibéral propulsera une misère monumentale dont la souffrance et les autres formes de violence en seront les dividendes.

Le Parlement a racheté le peuple en réalisant l’exploit spectaculaire de rejeter d’abord le choix de Monsieur Eric PIERRE ou Erick Pierre Pierre ou Pierre Erik Pierre, promoteur attitré du plan néolibéral. Ensuite, ce fut le tour de Monsieur Robert MANUEL, ennemi farouche des masses populaires, d’être éconduit. Monsieur MANUEL n’a pas de carte électorale devant l’habiliter à remplir son devoir civique. Profitons pour rappeler au Président PREVAL et à Monsieur Manuel que la Constitution de 1987 en vigueur en son article 52.1 fait des obligations à tout citoyen dont celle de voter.

Le Président PREVAL par son aversion viscérale contre les masses populaires a porté son choix sur Madame PIERRE-LOUIS, décriée par l’ensemble de la population, dont ses cosignataires de la déclaration devant compromettre la commémoration du bi centenaire de l’Indépendance de ce pays qui l’a vu naître.

D’où vient cette mystérieuse dame parachutée Premier ministre pour sa contribution au coup d’Etat du 29 Février 2004 ? Madame PIERRE-LOUIS, personnage on ne peut plus controversé, comme d’ailleurs son tuteur à la Présidence, se fait identifiée à tort par l’étranger et par plus d’un en Haïti comme étant à gauche, tandis qu’elle est un simple valet de l’impérialisme et de l’élite répugnante locale.

Quant au Président PREVAL, voulant à tout prix parvenir au terme de son mandat, il se bat comme un diable dans le bénitier des occupants qui devraient partir sous peu. C’est ce qui justifie son attitude d’aliéné face à cette indicible barbarie de ces gendarmes indomptés et mandatés par Kofi ANAN d’abord et ensuite par Ban KI-MOON sous la dictée de George BUSH pour réprimer sanguinairement les couches des bas-fonds.

Jamais au cours de son mandat, Président PREVAL n’a émis le moindre soupir contre les exactions et les horreurs (Assassinats, vols, viols et autres graves atteintes aux Droits Humains) commises par la soldatesque onusienne communément appelé MINUSTAH sur la population civile des quartiers marginalisés qui d’ailleurs, ne se laisse pas intimidée. Quoique réputé proche du Président Leonel FERNANDEZ, il ne lui a jamais exprimé de réprobation en ce qui attrait aux mauvais traitements et aux crimes abominables répétés dont sont victimes les vaillants travailleurs haïtiens en République Dominicaine.

Justice sociale, équité, protection et respect des Droits Humains, notamment respect des Droits Economiques, Sociaux et culturels du pays profond, Président PREVAL s’en fout pas mal et s’est toujours arrangé pour atteindre son objectif. Voulant dissimuler son plan macabre et son incapacité à mener le pays à bon port, ce dernier se rabat sur la Constitution de 1987 en vigueur qu’il veut abattre à tout prix. En quel article la loi mère a-t-elle fait mention de privatisation, de plan néolibéral ou de MINUSTAH ?

Sur la base des faits que nous venons de démontrer, ne sommes-nous pas en mesure de formuler certaines questions telles que :
1. Est-ce le sauvetage de la démocratie ou le maintien de la dictature bi séculaire ?
2. Pourquoi veut-on endiguer coûte que coûte le processus démocratique initié par LAVALAS ?
3. Cinq ans après l’exil du Président Aristide : Mythe ou réalité (après la réélection de son pseudo-frère siamois –marassa- René PREVAL) ?

L’on ne devait pas s’attendre à ce que les défenseurs des intérêts hégémoniques du capitalisme international batte la grosse caisse autour du non respect des Droits Economiques, Sociaux et culturels des masses populaires. Le Premier Ministre actuel est de ceux qui en 2003 ont donné leur appui formel au processus de déstabilisation qui a enfoncé le pays dans les gouffres de cette violence structurelle bi séculaire. C’est une bataille acharnée et continue. Le Vietnam a défié le Pentagone. Cuba survit malgré l’embargo de la plus grande puissance mondiale et maintient son leadership, enfin, sur les pays de l’Amérique latine qui se sont orientés eux aussi vers le socialisme de gauche en rejetant l’impérialisme Nord américain et ses plans meurtriers.

Mario JOSEPH, Avocat
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