vendredi 16 octobre 2009

POSITION DE LA COPAH


La Conférence des Pasteurs Haïtiens (COPAH) salue la démarche du président de la République dans le cadre des consultations entreprises sur l’avenir de l’actuel Conseil Electoral Provisoire. La COPAH note que certains secteurs représentés au CEP, ont confirmé le maintien de leurs représentants au sein dudit Conseil Electoral Provisoire. Cependant, la COPAH relève un certain flou dans ces consultations entreprises par le chef de l’Etat. Le président de la République n’a pas précisé s’il compte maintenir ou non l’actuel CEP. Le délai accordé aux secteurs concernés pour faire connaitre leur position est trop court, compte tenu qu’ils doivent entreprendre des consultations internes pour dégager une position cohérente et adaptée à la conjoncture actuelle. Le président René Préval devrait non seulement clarifier sa position, mais également lancer des signaux clairs de sa volonté de rompre définitivement avec l’actuel CEP qui avait exclu pour des raisons fantaisistes des candidats et ou partis politiques des dernières élections boudées massivement par la population.
Eclaboussé par un scandale de fraude électorale notamment dans le Sud et l’Artibonite où les votes de toute une commune ont été annulés, l’actuel CEP n’inspire plus confiance aux secteurs soucieux de l’avenir du pays et de la mise en place des institutions démocratiques. On ne doit pas commettre l’imprudence d’aller aux prochaines élections avec un CEP qui a déjà organisé des élections quasiment sans électeur. Cet acte constitue une violation grave des droits civils et politiques de ces citoyens. Jusqu’ici aucun effort n’a été fait pour élucider les graves accusations portées par le vice président du Conseil Electoral Provisoire contre le président de l’institution. Ce CEP n’a toujours pas organisé les sénatoriales partielles dans le département du Centre. L’actuel CEP a échoué dans sa mission qui était d’organiser de bonnes élections pour le renouvellement du tiers du Sénat. Ce CEP n’a plus la confiance de la population. Il est décrédibilisé. En conséquence, l’actuel Conseil Electoral Provisoire n’a plus sa raison d’être.
Sans vouloir faire le jeu du président René Préval dont la démarche semble participer d’une dynamique de faire passer le temps, la COPAH invite le chef de l’Etat à engager rapidement des consultations sérieuses auprès des secteurs vitaux du pays en vue de la formation d’un nouveau CEP de large consensus, crédible et équilibré pour le renouvellement du deuxième tiers du Sénat, la chambre des députés, les municipalités et les collectivités territoriales d’ici la fin de l’année, conformément à la constitution de 1987. A ceux qui disent qu’un nouveau CEP n’aura pas assez de temps pour l’organisation des prochaines élections, qu’ils se souviennent des élections de 2006. Ce que le CEP d’alors ne pouvait pas faire en deux ans, il l’a fait en un mois sur injonction de la communauté internationale. La machine électorale étant déjà en place, il s’agit seulement de changer ceux qui sont aux commandes et qui ont failli à leur mission.


Les prochaines élections sont vitales pour l’avenir du parlement et du processus électoral. Car, le deuxième Lundi du mois de Janvier prochain, une nouvelle législature doit entrer en fonction pour éviter qu’il n’y ait de vide au niveau de la chambre basse dont le mandat de tous les députes arrive à terme. C’est pourquoi, la COPAH encourage le chef de l’Etat à tout mettre en œuvre pour la formation d’un nouveau CEP sans exclusif en vue de garantir la participation de la population aux prochaines élections. La COPAH est contre toute prolongation de mandat de députés ou de sénateurs. Ceci est contraire à la constitution qui prévoit l’organisation d’élections partielles à intervalle régulier.
Aussi, la COPAH souhaite que des consultations soient engagées au niveau du secteur protestant entre toutes les organisations connues afin de désigner, sur une base consensuelle, un représentant au nouveau Conseil Electoral Provisoire. Tout doit se faire dans la transparence et dans le respect des normes démocratiques. Aucune organisation, quel que soit son nom, ne peut et ne doit prétendre détenir le monopole des décisions engageant l’ensemble du secteur protestant. Le secteur protestant est composé d’un ensemble d’organisations et d’institutions éparpillées à travers tout le territoire national. Donc, une décision qui doit engager le secteur, ne peut être réservé à un petit groupe de copains regroupés au sein d’une organisation quelconque qui agit au nom et pour le secteur protestant haïtien. Ceux qui enseignent la parole de Dieu, doivent agir différemment de ceux qui cherchent à s’enrichir à tout prix au détriment des intérêts de leur pays. Les chrétiens doivent se comporter comme des gens justes et non comme des affairistes.

Que dans sa miséricorde infinie, Dieu daigne veiller sur Haïti et préserver ses enfants des tourments des prochains jours.




Rév. Abraham Loreston
Président




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