mercredi 16 décembre 2009

16 DÉCEMBRE 1990/16 DÉCEMBRE 2009 : 19 ANS DE LUTTES POPULAIRES

Point n’est besoin d’être un fin psychosociologue pour faire un diagnostique réaliste de la problématique du sous développement à laquelle se trouve confrontée Haïti. C’est dû d’une part au simple fait qu’elle héberge une oligarchie financière allochtone mêlée à des descendants directs des Affranchis hautains.

D’autre part l’international revanchard veut à tout prix châtier sauvagement notre orgueil de peuple ayant par suite de hauts faits d’armes sonné le glas de la colonisation. Il utilise les services de ces contrebandiers de la première heure. Ces mafias de tous bords que la banqueroute économique a contraint à fuir leur pays embrasé de violences quotidiennes sont foncièrement hostiles à la moindre idée de changement, de progrès économique et de paix sociale.

Héritiers directes de la parricide du Pont Rouge ils n’ont pas hésité à s’abreuver du sang et à se délecter de la chair du père fondateur de la Patrie. Du 17 octobre 1806 au 29 février 2004, même scénario réalisé dans un nouveau registre en fonction de la conjoncture nationale, régionale et internationale.

Les idéaux du 16 décembre 1990

La soif incandescente de justice sociale des masses férocement opprimées, a eu raison de la dynastie des Duvalier vieille d’une trentaine d’années soutenue par les classes dominantes et l’international. Cet évènement d’une haute portée historique survenu le 7 février 1986 fut considéré par les adeptes des droits des peuples à l’autodétermination comme étant une 2ème indépendance.

Les sadiques de l’occident destructeur juste pour amuser la galerie qualifiaient les tenants de ce régime de despotes impitoyables capables d’indicibles atrocités. C’est notoire que la Gestapo duvaliérienne a broyé dans ses chambres de torture plus de 25000 opposants, anonymes pour la plus part.

Ironie du sort, çà n’a pas gêné les maîtres du monde à coopérer avec ceux qu’ils qualifient de tyrans. Car les victimes de ces dérives fondamentalistes ont commis le délit d’avoir trop fait foi dans l’évangile de l’Emergence des Masses Populaires. Entre 1986 et 1990 le pays croupissait sous les bottes des militaires sans foi ni loi aux ordres de Namphy, Régala, Avril et autres criminels à épaulettes tous des agents de l’impérialisme.

Entendez par militaire des brutes à qui la constitution donne carte blanche pour tuer, violer, commettre d’indicibles atrocités, des horreurs indescriptibles et de fomenter des coups d’Etat où le sang des innocents coulait à flot.

Divers coups bas et tractations malsaines concoctés dans les excavations des ambassades occidentales ne sont pourtant parvenus à entraver l’ardeur des strates des bas fonds dont l’objectif primordial consiste à accéder à cette transmutation caractéristique à laquelle elles aspirent profondément depuis près de deux siècles.

Les élections du 16 décembre allaient être l’occasion pour sonner l’heure du grand démarrage. Les véritables adeptes du changement ont trouvé l’occasion propice pour contribuer d’une façon pratique à la matérialisation de leurs nobles idéaux cultivés dans les profondeurs des aspirations populaires.

Depuis la révoltante parricide du Pont-rouge, cette oligarchie financière « dlo pote vini vin rich pa bò isit » et ces vulgaires collatéraux d’Affranchis ont toujours ouvertement manifesté leur ferme détermination d’anéantir cette civilisation de nègres insoumis qui ont sonné le glas de la colonisation française.

Sous fifres stipendiés des fossoyeurs internationaux, les classes dominantes (les requins d’Haïti), ont toujours été foncièrement hostiles à la moindre idée de changement au bénéfice des strates du pays profond. Venus des profondeurs impénétrables de l’orient dévoré par la guerre et les bombes dissimulées dans les instincts des Kamikazes astucieux, ils débarquent à l’aéroport Toussaint Louverture ayant comme unique bien une boite de carton et quelques "ranyon".

Ne payant jamais de taxes, et à la faveur de la vie chère, et autres trafics illicites, ils sont devenus milliardaires en l’espace de quelques mois. Leurs donjons imprenables perchés dans les hauteurs de Pétion-Ville suffisent amplement pour en témoigner.

Mais, ils disposent toujours suffisamment de fonds pour commanditer toutes les commotions qui ont embrasé le pays de violences sur fond d’horreurs inénarrables. Sa a vre yo maton nan fè koudeta.

Les résultats des premières élections véritablement libres du 16 décembre 1990 ont donné gagnant à l’unique leader du pays le citoyen Jean Bertrand Aristide. Men enperyalis yo sèmante yo pap kite radiyès sa a pase konsa. Pour cause, à un mois de l’investiture du citoyen Jean Bertrand Aristide où le nouvel élu devait se revêtir de l’écharpe de Président de la République, un certain Roger Lafontant macoute pur et dur soudoyé par cette oligarchie d’allochtone a prêté ses services aux ambassades occidentaux.

Tous ceux qui croient au changement véritable étaient étonnés de voir comment l’occident et les classes dominantes préfèrent une dictature sauvage défendant leurs intérêts hégémoniques à un système économique favorisant un développement pour tous ses filles et fils.

Dans la nuit du 6 au 7 janvier 1991, avec la complicité de l’armée qui obéissait aux ordres des patrons de Stanley Lucas, Lafontant a pris d’assaut le Palais Présidentiel. Cet espace, le plus important du pays, pourtant sensé être hautement sécurisé, Lafontant et ses meutes de tortionnaires y ont pénétré comme dans un moulin désaffecté.
Mais, une héroïque mobilisation des votants Lavalas étonnante par sa spontanéité singulière a mis en déroute les assaillants du 7 janvier 1991 et déjoué du même coup le plan machiavélique de leurs mécènes des classes dominantes.

Malgré vents de l’oligarchie et marrées des ses patrons de la réaction internationale, le citoyen Jean Bertrand Aristide porté au pouvoir par la ferveur déterminant des votants allait être intronisé au poste de Président au matin inoubliable du 7 février 1991. Men se prete meriken prete pèp la sa. Li pa fè l kado l.

Moment de félicité de réjouissance mêlé d’espoir d’une nouvelle Haïti. Les compatriotes vivant hors du pays ont commencé à retrouver foi en leur pays. Les Haïtiens authentiques de l’intérieur comme ceux de l’extérieur ont eu un regain de fierté et de dignité. Les conditions objectives étaient largement réunies pour matérialiser les nobles idéaux relatifs à l’émergence des masses populaires.

Mais les Requins d’Haïti ne dormaient pas sur leurs lauriers de paix. Ils s’acharnaient à recruter des mercenaires sans foi ni loi pour constituer la structure programmée pour fomenter des commotions insoutenables. Mafia Anti Lavalas (MAL) absolu, tel est le nom de code de ce regroupement de serpents venimeux spécifiquement programmés pour venir à bout du Mouvement Historique pour l’Emergence des Masses Populaires selon la stratégie globale de l’international pour Haïti.

En effet, sept mois plus tard, l’oligarchie, obsédée de chambardements et de commotions a commandité une fois de plus le chaos en Haïti. Dans la nuit du 29 au 30 septembre 1991, cette armée manœuvrée depuis les légations des Requins vétérans venus d’occident retranchés derrière leur immunité diplomatique est passée à l’action.

Résultat plus de cinq mille cadavres sans sépulture, un pays ruiné par un embargo destructeur, des fillettes sauvagement déflorées, une oligarchie de contrebandiers et de trafiquants de toutes sortes devenue multimilliardaire en l’espace d’un matin.

C’était aussi l’occasion propice pour les garnements élitistes de l’OPL et autres faux démocrates qui ne sont parvenus à se défaire de leurs intérêts de classe, de laisser fondre ces masques façonnés à la cire de l’hypocrisie.

Les riverains des quartiers à forte concentration populaire en proie à la violence de l’armée régulière aux ordres de Raoul Cédras, Michel François secondée par les paramilitaires du Frap, tenaient bien haut le flambeau d’une résistance à nulle autre pareille.

Le 15 octobre 1994 les fossoyeurs internationaux se sont vus dans l’impérieuse obligation de réinstaller le Président Aristide sur son trône pour terminer son mandat et remettre Haïti sur les rails du développement durable conformément aux idéaux du 16 décembre.

Mais ce même Clinton, en ce temps là aux commandes à la Maison Blanche, ne pouvait se défaire de ses globules d’occupant. Il en a profité pour souiller une fois de plus la souveraineté sacrée d’Haïti et insulter du même coup la mémoire de Charlemagne Péralte Benoit Batraville et ces milliers de cacos tombés sous les balles assassines des marines de 1915.

Plus de 21.000 Gis étaient venus humilier, violer, voler, insulter, piller à leur guise. Dans un laps de temps Lavalas a construit des écoles, stabilisé l’économie, donné un regain de confiance aux masses populaires. Au cours d’élections libres tenues en décembre 1995, les électeurs Lavalas ont décidé de confier le destin de la nation haïtienne à René Préval.

En accord avec les idéaux du 16 décembre 1990, Préval avait pour mandat de continuer le chantier de la reconstruction nationale initiée par le Président Aristide à son retour d’exil. Evens Paul, mauvais perdant ballotté de remords indigestes a sorti ses griffes aciérées de déstabilisateur impénitentes.

Obsédé comme ses paires de l’ « opposition » de commotions et de violences, il a prôné l’option zéro en mettant sur pied la Convergence Démagogique pour offrir ses services aux fossoyeurs impénitents. La convergence n’était que le repère des bandits politiques qui vont contribuer à enfoncer Haïti dans les gouffres du chaos.

Ces Dinosaures antédiluviens et autres vampires en furie, ont juré de ne laisser Haïti connaître une paix durable. Fort heureusement aujourd’hui disparue, la Convergence ci- devant Espace de Concentration n’était que la structure politique de la MAL elle-même à la solde de la réaction internationale.

K Plim sévèrement ballotté de remords indigestes profitait des résultats de ces joutes qu’il avait le toupet de qualifier de Chanpwèl pour intégrer la Mafia Anti Lavalas (MAL) en rejoignant ceux qui depuis l’assassinat crapuleux de Dessalines n’ont fait qu’alimenter la violence. Et leur projet de chambardement et de déstabilisation allait être matérialisé au soir maudit du 29 février 2004. A mesure que les masses raffermissent leur détermination pour accéder à un changement significatif, à mesure que les impitoyables Requins internationaux adoptent des mesures visant à la consolidation des leurs structures mafieuses avec pour nom de code MAL.

En novembre 2000, à l’occasion d’élections libres honnêtes et démocratiques, les votants Lavalas, politiquement matures, dans leur quête incessante de progrès social ont récidivé. Elles ont jeté leur dévolu sur ce zélé adhérent de la théologie de libération en la personne de l’ex Président Jean Bertrand Aristide. Légendaire par son charisme Titid symbolisait le changement profond.

Titid, c’est une évidence, reste l’un des rares Leaders du tiers-monde que l’impérialisme en dépit de sa furie indomptable n’est parvenu à manipuler comme un vulgaire pantin. Cette louable tendance du Président à la verticalité lui a attiré les flèches venimeuses des détracteurs impénitents de la trempe de Nancy Rock et autres langues pendantes comme Lilianne Pierre-Paul.

Pour aboutir à la matérialisation du 2èm coup d’Etat, les prédateurs ne reculeraient devant aucune tractation. L’expert international en déstabilisation le minable Orlando Malville mettait en doute le mode de comptage pour les sénatoriales. Lamentable, Malville a profité de sa sénilité mathématique pour donner un alibi même inconvenant à ces éternels fronts de refus qui ne trouvaient mieux pour réitérer leur adhésion à l’option zéro.

Entre 2002 et 2004, l’international a investi des milliards pour recruter les pires mercenaires experts en crapulerie qui devraient œuvrer à basculer le pays dans les précipices vertigineux du chaos. Toute une batterie de détracteurs était mise en place pour parvenir au chambardement du 29 février 2004.
Convergence de "politichiens" véreux, Association d’étudiants déclassés, Collectifs d’intellectuels aliénés, Associations de pasteurs corrompus, Regroupement de 184 contrebandiers, de trafiquants, de mafias de tous ordres d’experts en chambardement et autres escrocs chevronnés, Plateforme de « défenseurs » des Doigts d’une main. Confrérie d’ONG, de Fondations toutes des repères de « technichiens » sans autres talents que leur capacité à détruire Haïti.

Son unique talent à se ravaler au niveau de crapule de la pire espèce constituait le brevet de compétence exigible pour quiconque voulait intégrer les rangs de cette structure mafieuse. L’épouvantable Stanley Lucas servait de point focal du processus du chambardement à travers ses séminaires intensifs sur les techniques de chambardement pour Déstabiliser un Gouvernement Démocratique.

Les classes dominantes inutiles au point qu’elles ne pouvaient pas compter sur leurs propres forces ont fait appel aux anciens colons et occupants impitoyables. Au cours de cette nuit maudite du 28 au 29 février le Président Aristide encore en fonction et sa famille ont été kidnappés.

Depuis ce coup d’Etat sanglant, les conditions objectives étaient réunies pour que les quartiers à forte concentration populaire soient quotidiennement en proie à la férocité des nouveaux occupants. Cité Soleil, Bel-Air, Martissant et beaucoup d’autres zones du pays qui symbolisaient la résistance populaire à ce coup d’Etat kidnapping concocté par ce trio infernal Canada, France Etats-Unis étaient la cible de tueurs à gage de la Minustah.

L’adhérence inconditionnelle des militants Lavalas aux augustes idéaux du 16 décembre 1990 leur a valu un sévère siège par les blindés des bandits internationaux baptisé Minustah qui distillent la violence dans les quartiers à forte concentration populaire. La ballade aquatique à la piscine de l’Hôtel Montana en février 2006 pour tirer les résultats des élections présidentielles des griffes aciérées de Jacques Bernard a prouvé de quoi Lavalas est capable en matière de mobilisation. Menm si zòt ba yo kout kouto fonmasi nan rèl do. 19 ans après en dépit de sa situation d’exil acerbe depuis tantôt 6 ans, le Président Aristide, père spirituel du mouvement historique de l’émergence des masses populaires croit encore aux idéaux du 16 décembre 1990.
19 ans après, Lavalas est pour la 2ème fois consécutive exclue du processus électoral pour plaire aux fantasmes indécents des fossoyeurs internationaux. 19 ans après que de traîtres, que de lâches, que de fripouilles, que de chenapans se sont prostitués juste dans l’objectif stratégique de compromettre la matérialisation des idéaux du 16 décembre 1990.

19 ans après les masses populaires encore attachées à leurs idéaux sont capables d’héroïques sacrifices pour sauvegarder les acquis du 16 décembre 1990. Et, la furie destructrice des impitoyables bandits internationaux de la Minustah ne saurait les détourner des objectifs du 16 décembre 1990.

19 ans après malgré les incessants tours de traîtrise, de coups bas, Lavalas reste toujours de guerre et il le sera tant les idéaux du 16 décembre ne sont pas matérialisés dans leur intégralité.

J.Fatal Piard


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