mardi 5 janvier 2010

La Coalition Solidarité Amérique latine, des Etats-Unis, le Canada et Haïti Action Network, se font le devoir d’exprimer leur profonde préoccupation

La délégation est arrivée pour enquêter sur les violations des droits de l'homme, et en particulier sur les violations des forces de l'Organisation des Nations Unies, la MINUSTAH. La délégation acheminera un rapport d'observations auprès des Nations Unies, au Congrès américain, au président Barack Obama, au Premier ministre Stephen Harper. Elle va également diffuser ses conclusions aux médias dans des pays respectifs.

Du 28 Décembre au 3 Janvier 2010, la délégation a recueilli des témoignages de 71 personnes à Port-au-Prince, Cité Soleil, Bel Air, et à Pétion-ville.

La majorité des témoignages ont accentué sur des attaques et des violations de la MINUSTAH, dont des agressions sexuelles. La plus grave d'entre elles s'est produite plus particulièrement à Cité Soleil et à Bel Air. Les attaques ont entraîné des blessures graves et la mort, sans compensation pour les victimes et leurs familles. Le rapport demande instamment aux Nations Unies et à l'Assemblée générale de mener des enquêtes sur les attaques de la MINUSTAH, et d'en assurer une fois pour toute des compensations financières et d’accorder de l'aide médicale aux victimes et aux survivants.

Elle a également appris l'exclusion des partis politiques aux dernières élections d'avril, et de juin 2009 et celles de Février et mars 2010. Les membres de la délégation sont particulièrement inquiets que le Conseil électoral provisoire, choisi arbitrairement par le président René Préval, ait exclu Fanmi Lavalas, le parti politique le plus populaire d’Haïti. Le rapport demande instamment aux gouvernements des États-Unis et du Canada de geler leur financement pour les élections de Février et mars 2010, et de ne pas envoyer des observateurs pour ne pas apporter une certaine légitimité aux prochaines élections législatives.

Au niveau du système judiciaire et pénitentiaire, les conditions de détention en Haïti sont inadmissibles. En outre, les détenus passent souvent des mois ou des années en détention sans inculpation. Ceci viole la Constitution haïtienne. Le rapport exprime des craintes particulières dans le cas de Ronald Dauphin, qui n'a pas encore reçu une audience régulière après des années de prison. Le rapport fera également appel aux gouvernements Canadien et américain d'exhorter le gouvernement d’Haïti pour lancer une enquête officielle et publique sur la disparition d'un militant politique Lovinsky Pierre-Antoine.

La délégation a rencontré plusieurs secteurs de la société haïtienne sur la situation économique d’Haïti. L'accès à un salaire décent demeure une préoccupation pour la majorité des travailleurs.

A cause de la privatisation, les travailleurs haïtiens font face aux vagues de licenciements dans des entreprises publiques. Il s'agit des salariés de la TELECO, de l’APN, SMCRS, ONA, des femmes victimes de l’effondrement des coopératives. Le rapport demande instamment aux gouvernements des Etats-Unis et du Canada d'encourager l'investissement en Haïti, qui offre un salaire décent.

Dans le secteur informel, des vendeurs et des commerçants se retrouvent face aux menaces pour leur subsistance. Cette pression provient à la fois des politiques gouvernementales visant à favoriser les grands négociants, ainsi que les attaques criminelles dans des différents marchés publics de la capitale. Des paysans et des agriculteurs dans les zones rurales, selon le rapport qui nous est parvenu, ne reçoivent aucune aide du gouvernement.

La délégation a surtout appris de la population d’Haïti que depuis le putsch de 2004 contre le président Jean Bertrand Aristide, les conditions de vie ont empiré. Les gens ont très peu profité de l'aide promise à la société haïtienne par la communauté internationale, de façon inefficace canalisée par des organisations non gouvernementales. Le rapport demande instamment aux gouvernements d'ouvrir une enquête formelle sur l’aide à Haïti.

Avant tout, la délégation a découvert que le peuple haïtien croit que son gouvernement néglige et ignore ses revendications. La principale demande, avons- nous entendu, était le retour immédiat du Président Jean Bertrand Aristide. Le rapport incitera les gouvernements canadien et américain à faire pression immédiate sur le gouvernement d'Haïti pour envoyer un passeport au président Aristide, qui reste en exil en Afrique du Sud, cinq ans après le putsch de 2004 parrainé par les États-Unis, le Canada et la France.


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