vendredi 7 août 2009

NON MANNO, ARISTIDE N'EST PAS SEUL


En écoutant Manno Charlemagne au cours de l’émission revancharde et partisane de Nancy Roc sur les ondes de Métropole, une grande tristesse nous a envahis. Affligeant !!! Entendre cet homme, ce grand Chanteur, ce poète qui a marqué notre génération de par la profondeur de sa musique et de ses textes ainsi que de par son courage politique, déblatérer des propos aussi honteux pour son passé de militant engagé dans la lutte pour l’émancipation des masses haïtiennes, c’est tout simplement pénible.
L’écouter aux premiers instants pourfendre Jean Bertrand Aristide dans cette logique vaine et stérile à caractère d’assassination à l’instar de cette journaliste à l’antiaristidisme obsessionnel, nous rendait impassibles, conscients de cette campagne systématique d’un secteur bien déterminé de l’Internationale avec leurs alliés locaux, ayant pris naissance sur les rives de l’Hudson, en 2003, au Canada, en prélude à la subversion et au renversement d’un pouvoir constitutionnel et légitime. Une Campagne hautement (bassement ?) orchestrée par cette machine infernale et qui malheureusement n’a pas trouvé de preneurs véritables auprès de la grande majorité du Peuple Haïtien. Donc nous nous sommes dit que contrairement à d’autres haïtiens naturalisés qui gardent toujours en leur for intérieur l’amour du Pays et de ce Peuple, le citoyen canadien qu’est devenu Manno s’est tout simplement dénaturé en se naturalisant. Véritable âme dénaturée vendue au Diable. Nous avons alors entendu d’une oreille distraite ses jérémiades, ses 'voye monte" auxquels il nous est habitué ces dernières années.
Mais quand le chanteur prétend sans ambages qu’Aristide est seul et, usant un terme élitiste voltairien pour se référer aux centaines de milliers de partisans Lavalas ayant manifesté leur solidarité au Leader National le jour de son anniversaire, arguant que le président Jean Bertrand Aristide s’est même fait déserté de la « racaille », alors nous lui disons halte là et nous avons jugé bon de lui éclairer la lanterne.
Certes les masses haïtiennes restent soudées à leur leader National malgré les multiples campagnes de dénigrement exercées contre lui. Elles ont vite compris que cette haine, ce fiel versé contre lui n’est que l’expression d’une volonté systématique d’empêcher leur propre émancipation réelle. C’est pourquoi elles ne démordront pas de leur revendication pour le retour de Jean Bertrand Aristide. Cette haine anti-Aristide s’apparente à celle qu’on a toujours nourrie contre les masses, se disent-elles.
Ces mêmes masses que Manno défendait dans les années 80-90, veulent que l’on respecte ses choix politiques. Elles ont choisi JBA et entendent que les élites locales et internationales respectent aussi ses desiderata clairement exprimés à travers les urnes.
Mais malheur et erreur à ceux qui croient que le Peuple haïtien est livré à lui-même dans sa démarche purement démocratique. Ceux qui aiment ce Pays, qui entendent que l’on respecte la dignité de ce Peuple, ceux qui croient en la démocratie réelle, participative et inclusive exigent aussi le respect des règles du jeu démocratique dans ce Pays. Ils sont avec le peuple haïtien et Jean Bertrand Aristide.
De plus, durant cette marche festive et politique à laquelle se réfère le dénaturé Manno, combien de jeunes ou de leurs parents qui ont compris ce que représente celui qui a su fonder cette Université dont l’ambition première était de rivaliser avec les plus grandes des Caraïbes. Ces jeunes étaient présents pour exprimer leur reconnaissance et attachement à cet homme pour sa vision d’une Haïti socialement juste et intellectuellement indépendante. De 2003 à aujourd’hui, combien de diplômés, de cadres que l’Université de la Fondation Aristide (UNIFAD) allait former pour ce Pays, si dépouillé de ses fils et filles? Ils ont compris et ils étaient là, reconnaissants.
Non ! Manno Aristide n’est pas seul. Ces pères et mères de famille victimes des révocations massives dans l’Administration, sans réellement de dédommagements de la part de cet Etat croupion, ces représentants de plus de 80% pour cent de la population étaient là pour apporter sa solidarité envers cet homme qui n’allait nullement jeter dans le chômage ces milliers de pères et mères de famille, au nom d’un libéralisme forcené, en réalité improductif et corrompu. Ils étaient là à réclamer le retour de ce Leader National dont le Pays a tant besoin. Ils ont besoin de ce Porte Parole imbu de la confiance de la grande majorité pour que nos éternels faiseurs de démocratie apprennent à respecter les principes du jeu démocratique.
Non Manno, Aristide n’est pas seul. Même parmi ceux qui ont dénaturé votre âme, se trouvent des démocrates qui ont condamné l’acte odieux du 29 février 2004 ou des Forces militaires étrangères sont venues enlever sur le territoire haïtien un Président élu constitutionnellement et jouissant de la légitimité populaire.
Si vous pensez que les 6000 "moun ki gen lajan" comme dit une de vos chansons sont les seules gens de bien de ce Pays, vous faites fausse route. Et là encore sachez que nombre d’entres eux, aussi minoritaires soient-ils, ont aussi compris que tant la démocratie se trouve perturbée ainsi, l’incertain régnera toujours en maître et la stabilité, propice à tout progrès économique et social, s’en trouvera menacée.
Non, Manno, Aristide n’est pas seul, ni isolé avec le peuple. Les nombreuses lettres écrites par les cadres Lavalas durant les 5 dernières années montrent clairement leur volonté de rejeter la honte à nous tous infligée, vous compris, par ces puissances arrogantes qui se disent amies d’Haïti. C’est pourquoi, nous membres et cadres de Fanmi Lavalas, rejetons en bloc toutes vos allégations concernant le Leader National que ce peuple s’est octroyé depuis la fin des années 80 et confirmé le 16 décembre 1990, au grand dam des forces traditionnelles de ce Pays.
D’ailleurs, si Aristide était si seul, pourquoi ces attaques systématiques à vouloir le détruire? Pourquoi cette névrose obsessionnelle à le démoniser et pourquoi cette volonté systématique à exclure du jeu démocratique son Organisation Politique ? Pourquoi le pouvoir actuel le dresse-t-il comme un épouvantail à la face des leaders traditionnels pour pouvoir les forcer à avaler la mascarade électorale qui vient d’avoir lieu. Il suffit de dire : Aristide ! et voilà leur bouche ouverte, le gosier bien humide pour ingurgiter la pilule aussi amère qu’elle puisse être.
Aujourd’hui, vous vous réjouissez de cet isolement politique mais rappelez-vous que ceux, avec qui vous vous mettez, s’apprêtent déjà à isoler les autres secteurs de la société. Ces tentatives vaines de mettre Aristide à l’écart ne sont que le début d’une mise en quarantaine de tout ce qui est authentiquement national. Même ces élites économiques aveuglées par leur esprit de caste et leur mépris viscéral de la Chose Haïtienne, malgré les millions accumulés à la faveur de l’hospitalité de ce sol, connaitront dans un futur proche le goût amer de l’exclusion.
Hélas, les classes moyennes sont en train de vivre une expérience des plus amères faisant partie de ce plan macabre de dépouiller cette Nation de ses valeurs les plus authentiques. Malgré la bonne formation acquise dans leur Pays, ces cadres se voient obligés de laisser Haïti, espérant que cette vie meilleure promise, sous d’autres cieux, devienne ce paradis tant rêvé. Chimères !!! Ce qui provoque plutôt cette hémorragie devant nous conduire à cet état de choc irréversible.
En effet et enfin, Manno, la tentative d’isoler Aristide est bien le signe avant-coureur de cet état de choc irréversible, nous vidant de toutes nos substances, de notre identité de peuple phare. Mais heureusement que les gardiens du Temple sont tenaces et résistent comme les marrons tant du syllabaire que de nos mornes pour faire perpétuer les valeurs de fierté, de liberté, d’égalité et de justice pour tous. Cette Haïti Yanvalouh, cette Haïti Petro, cette Haïti Nago, cette Haïti profonde continue de se battre et par delà toutes les frontières géographiques et humaines des bras et des âmes justes nous sont tendus pour barrer la route à ces dénaturés, ces vendus qui n’ont pas encore compris que la bataille finale n’est pas perdue et que le Peuple rebelle d’Haïti est avec nous, malgré les vastes campagnes de mensonges, de contrevérités, de calomnies contre le Symbole de cette lutte.
Aristide n’est pas seul. Son cycle n’a pas encore pris fin. Les gardiens du Temple, vigilants, sont avec lui.

CENTRE IDEOLOGIQUE LAVALAS




www.fanmilavalas.net

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