mercredi 2 décembre 2009

LE POUVOIR, LE CEP, LES ELECTIONS ET LA TRANSCENDANCE DEMOCRATIQUE

L’organisation des prochaines élections représente un moment clé de l’état de la démocratie en Haïti et dans le monde. C’est un test crucial pour la société civile élargie, la classe politique, les haïtiens de l’étranger et la communauté internationale.

Au delà des intérêts sectoriels, des divergences et des positionnements diplomatiques, il y va de la considération des valeurs civilisatrices d’engagement
universel aux notions de diversité et d’inclusion démocratique.

A coté des stratégies des uns et des autres, face aux menaces révisionnistes de ségrégation politique, une réponse unifiée est impérative. Les prétextes et alibis avancés pour perpétuer la censure de la majorité de la population à participer dans le choix de ses dirigeants, à travers des élections transparentes, libres et honnêtes et démocratiques sont tout simplement inacceptables.

Devant cette dérive, un appel à l’action positive et à la solidarité humaine est nécessaire. Il incombe à tout un chacun de considérer les dangers d’une approche
passive et résignée aux intentions affichées par les autorités d’interdire des partis politiques reconnus de participer aux élections législatives programmées pour
le 28 février 2010.

L’un des aspects les plus horrifiants et ubuesques de la démarche de force du pouvoir réside dans l’indication de certaines voix rétrogrades tant au niveau national qu’international, destinées à conforter le CEP et le pouvoir dans leur dynamique instable et destructive.

C’est une attitude irrévérencieuse et tendancieuse qui va à l’encontre des principes de coexistence pacifique et d’harmonie sociale. C’est aussi et surtout un encouragement prémédité à l’explosion déstabilisatrice. Alors que la motivation à la coopération, à la raison et à la sagesse aiderait à désamorcer une bombe à retardement.

Devant le spectre des griffes du pouvoir et de ses alliés, les démocrates du monde entier ont la responsabilité de protester, d’accompagner le peuple haïtien dans cette césarienne droguée, mijotée d’unité. Des signaux clairs et sans équivoques doivent être envoyés tant au CEP qu’a l’ensemble du pouvoir.

Cette démocratie de pacotille est dégradante et indigne d’Haïti, de la Caraïbe, de l’Amérique, de l’Europe et de certaines antennes novatrices de l’Afrique.
Cette caricature démocratique est une honte aux horizons d’ouvertures multiples et diverses ou l’émancipation humaine est incarnée dans le respect des droits et des libertés de l’être.

Trop de sacrifices et d’investissements de la population haïtienne d’une part et de la communauté internationale de l’autre, sont consentis derrière les causes de transformation et de démocratisation du pays, pour accepter une telle descente aux enfers, typifiant un retour aveugle aux réalités subjuguées de l’éclatement des contraintes démocratiques.

Haïti et les pays amis méritent bien mieux.

Cette tendance de dépouiller la démocratie de sa souveraineté populaire doit être renversée. A cette fin, la collaboration de catalyseurs démocratiques s’avère indispensable. Le silence complice, la confusion du double jeu ne peut-être
une option moderne, constructive et solidaire. Car déjà en Haïti, la conscience de la résistance pousse des cris. Des gémissements évoquent l’audace des collusions indécentes au mépris des forces caractérielles d’un peuple martyr.

De partout, des voix annoncent la promesse d’une victoire transcendée, celle de l’honneur dans l’engagement démocratique commun.


New York, le 1er décembre 2009
Prof. Mozart DeRoneth


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